Depuis dimanche, les centres commerciaux de plus de 20 000 m² de surface sont fermés (hors alimentaire et pharmacies). Une mesure annoncée par Jean Castex vendredi soir et qui impacte entre 1 500 et 1 700 opticiens selon le Rof. Mais ce nombre pourrait grandir. Pourquoi ?

Certains préfets ne calculent pas seulement la surface commerçante

Bruno Le Maire avait indiqué que près de 400 magasins et centres commerciaux allaient fermer, expliquant qu’il s’agissait de ceux dont la surface commerçante est supérieure 20 000m². Or, c’est aux préfets qu’est revenu le devoir d’annoncer quels centres étaient concernés… Et d’autres critères sont alors entrés en compte.

« Le centre commercial où nous nous situons fait 19 000 m², et il a été fermé », explique à acuite.fr Yoann Dulieu, gérant du magasin Optic 2000 du centre commercial Cora de Lempdes (Puy-de-Dôme). « Le préfet a recalculé et pris en compte toutes les surfaces, y compris les bureaux et les réserves, pour un total de 23 000m² ». Au total, le nombre de centres fermés dans le département aurait triplé du fait de ces nouveaux calculs. « Nous sommes allés à la préfecture pour comprendre, mais ils ne veulent pas revoir leurs évaluations. »

16% du réseau optique d’Afflelou concerné

Pour les enseignes présentes dans les centres commerciaux, les fermetures de magasins sont un coup dur que l'on n'attendait pas. Pour le groupe Afflelou par exemple, elles concernent 16% du réseau optique (117 magasins) et 14% du réseau audio (36 magasins). Le pourcentage est même plus important en termes de chiffre d’affaires », nous détaille Olivier Henry, directeur des réseaux franchises et succursales. « Nous avons été très surpris par la décision annoncée par le Premier ministre. Cela crée de la concurrence déloyale. Et les opticiens sont pénalisés alors qu’ils sont des professionnels de santé. »

Le Rof demande la réouverture des opticiens

Face à cette fermeture forcée, le Rof a indiqué dans un courrier qu’il allait « demander au gouvernement que les opticiens soient, tout comme les pharmaciens, considérés comme des professionnels de santé à part entière, et puissent donc continuer à accueillir des patients sur rendez-vous pour leur délivrer un équipement correcteur et ce quelle que soit leur situation ».

Le syndicat regrette que la décision ait été prise « sans concertation » et qu’elle constitue « une volte-face de la part du gouvernement après nous avoir imposé de rester ouverts au printemps sans accès aux matériels de protection et donc aux dispositifs d’aide ». De son côté, la Fnof appelle les opticiens à « jouer le jeu, afin d’éviter un troisième confinement ».