« Rien ne va sur le terrain, il n’y a pas de dépistage de vue à l'école », c'est en substance les propos que nous a tenu le Dr Jean-Bernard Rottier, vice-président du Snof (Syndicat National des Ophtalmologistes de France), suite à notre news parue le 1er mars. En effet, le gouvernement expliquait que « la détection d'éventuels problèmes de vue à l'école » se met en place dès le bilan de la quatrième année. 

Le Dr Jean-Bernard Rottier, ophtalmologiste au Mans ne partage donc pas cet avis : « Les enfants ne sont pas dépistés, il y a une inégalité importante dans l’accès aux soins visuels selon la catégorie socioprofessionnelle ». Pour lui, le ministère « n’interroge pas les professionnels sur le terrain pour se rendre compte que la réalité est différente ».

Le professeur Dominique Bremond-Gignac, spécialisée en ophtalmologie pédiatrique à l'Hôpital Necker-Enfants malades a la même analyse : « Le dépistage visuel est insuffisant et n’est malheureusement pas réalisé systématiquement à la 4ème année ». La solution ? Des délégations de tâches et protocoles de coopération. « Les orthoptistes (profession paramédicale) installés en libéral pourraient bénéficier de la mise en place d'un protocole pour dépister les enfants », commente Dominique Bremond-Gignac. Toutefois, en cas d’anomalie, « les patients doivent être envoyés aux ophtalmologistes », conclut le professeur Dominique Bremond-Gignac.