En Espagne, où les observateurs s'accordent sur une baisse de 10 à 15% du marché de l'optique, Alain Afflelou lance à grand renfort de publicité une offre de crise pour stimuler la consommation. "Mano con mano" ("Main dans la main") propose aux chômeurs et à leur famille de ne payer qu'un tiers de leurs lunettes au moment de l'achat, et de s'acquitter du solde lorsqu'ils auront retrouvé un emploi. "L'offre est basée sur la confiance, nous explique la direction espagnole d'Afflelou. Le client signe un contrat par lequel il s'engage à régler les 2/3 restant dès qu'il aura retrouvé un emploi. Nous estimons que 40 à 50% le feront spontanément. Les risques liés à l'offre seront compensés par le trafic créé en magasin et le gain en termes d'image."

Tout demandeur d'emploi peut bénéficier du "Manon con mano" dans l'un des 251 magasins du réseau sur présentation d'une carte de l'Inem, l'équivalent espagnol de Pôle emploi. L'offre s'applique sur une sélection de 350 montures, au prix de 79 euros pour les moins de 16 ans et de129 euros pour les plus de 16 ans (+ verres unifocaux). Il faudra débourser 329 euros pour un équipement progressif. Le porteur peut en faire bénéficier son conjoint, ses enfants et ses parents, même si ceux-ci sont actifs ou retraités. Dans ce cas, ils s'engagent à régler le solde dans un délai d'un an, ce qui apparente l'offre à un crédit sans frais.

Lancée par une campagne TV samedi dernier, l'opération "Mano con Mano" est valable jusqu'au 31 mars 2010. "Cela correspond davantage à une phase de test qu'à une offre limitée dans le temps. Car rien n'indique pour le moment que l'Espagne va sortir de la crise", commente la direction espagnole. Durement frappé, le pays compte 18% de chômeurs (plus de 4 millions de personnes). Au total, 11 millions d'Espagnols sont touchés par le chômage d'un membre de leur famille, et concernés par l'offre "Mano con Mano".