La CPAM de Charente a porté plainte pour exercice illégal de la médecine dans un centre de consultation ophtalmologique situé à Soyaux.

Le centre Laser Vision aurait eu recours à des opticiens optométristes à la place d'orthoptistes pendant près de deux ans. Les actes réalisés ont cependant continué à être remboursés car leur facturation « a été réalisée sous le numéro professionnel d’un orthoptiste », explique la CPAM.

Un système illégal

L'idée de ce système est venue d'Alexandra Bonniol, orthoptiste, et du Docteur Hospital, ophtalmologiste retraité. Face à la pénurie d'orthoptistes dans la région, ils ont décidé de faire appel à des opticiens optométristes.

Pour se faire, Alexandra Bonniol a créé deux sociétés. Elle pourrait donc être condamnée à reverser le montant des actes que l’Assurance maladie a indûment remboursé aux patients depuis près de deux ans.

Une solution « temporaire »

Selon la presse locale Charente Libre, Alexandra Bonniol plaide la bonne foi face à une solution « censée être temporaire ». Elle se défend en expliquant qu'elle n'avait pas d'autre choix que d'employer des opticiens optométristes face à la pénurie d'orthoptistes. Elle souligne également que les patients ont été satisfaits du service fourni et que les consultations ont toujours été supervisées par un ophtalmologiste.

Dans une lettre ouverte, les élus locaux ont pris une position favorable à l'initiative apportée dans une région en situation de désert médical. Le système a fonctionné pendant deux ans, permettant de traiter de nombreux patients dans une région où l'accès aux soins médicaux est souvent difficile.

Avenir de l'optométrie en France

Les optométristes souhaitent obtenir un cadre légal et des compétences élargies et l'association des optométristes de France (AOF) continue de se battre sur le sujet.

En janvier dernier, Prisca Thévenot, porte-parole du gouvernement, a rappelé que « la reconnaissance du métier d’optométriste n’est actuellement pas envisagée » par les services du ministère de la Santé.

En cause selon le gouvernement : le risque de compliquer le parcours de soins pour le patient.