L'annonce par le Premier ministre François Bayrou de son pacte visant à lutter contre les déserts médicaux a suscité une attention particulière au sein du secteur de la santé.

En ce qui concerne l'accès aux soins visuels, l'association des optométristes de France (AOF) a exprimé son point de vue sur les propositions formulées.

Dans un communiqué, l'AOF a déclaré que « l'expérimentation en Ehpad et l'intégration de l'intelligence artificielle, est un signe encourageant de la volonté d'améliorer l'accès aux soins visuels en s'appuyant sur les opticiens ».

Cependant, le syndicat souligne que « l'exploitation optimale de leurs compétences, pourtant cruciales pour une offre de soins de qualité, accessible et ancrée localement, reste un objectif à atteindre ».

En effet, fort de leur présence étendue sur le territoire, y compris dans les zones les plus reculées, les opticiens contribuent activement à simplifier les parcours de soins visuels, selon l'AOF. Leur réseau dense représente une opportunité considérable encore sous-utilisée.

Des propositions pour aller plus loin

En complément des mesures déjà envisagées, l'AOF propose donc plusieurs leviers pour aller plus loin pour améliorer l’offre et l’accès aux soins :

  • Renforcer la formation initiale des opticiens, afin de les préparer aux nouveaux enjeux du dépistage, de la prévention et de la coordination interprofessionnelle ;
  • Donner accès aux opticiens à des outils de dépistage consolidera leur rôle essentiel dans la chaîne de télé-expertise, en lien étroit avec les professionnels de santé. L'expérience positive de nombreux opticiens utilisant déjà ces outils au sein de cabinet ophtalmologique en témoigne ;
  • Faciliter la coordination entre professionnels, en généralisant l’usage de l’ordonnance numérique du Dossier Médical Partagé, et en développant des protocoles de coopération structurés ;
  • Soutenir l’intégration de l’intelligence artificielle, qui, couplée au maillage territorial des opticiens, permettrait de proposer un premier niveau de diagnostic de grande qualité, au moins équivalent à ce qui se fait aujourd’hui ;
  • Mobiliser les opticiens dans les campagnes de dépistage visuel en milieu scolaire, pour détecter précocement les troubles visuels. Mal pris en charge, ces troubles représentent une perte de chance durable pour l’enfant, impactant non seulement sa réussite scolaire, mais aussi son développement et son avenir.