Le Baromètre* de la Santé Visuelle 2025, 20e édition, réalisé par OpinionWay pour l'Association nationale pour l'amélioration de la vue (Asnav), révèle des résultats préoccupants concernant la protection de la vue des Français.
Les principaux enseignements du baromètre sont les suivants :
- Négligence générale de la protection visuelle : 63 % des Français ne portent pas leurs lunettes ou leurs lentilles alors que le port de celles-ci est conseillé, et négligent la protection de leur vue au quotidien et face aux UV. Il y a une augmentation du port occasionnel et une baisse significative du port continu des corrections visuelles, malgré des taux records de troubles visuels déclarés.
- Méconnaissance de la protection solaire : Bien que 82 % des Français possèdent des lunettes de soleil, près des trois quarts (74 %) ignorent leur niveau de protection.
- 40 % des Français pensent à tort que des verres plus foncés garantissent une meilleure protection contre les UV. C'est une croyance dangereuse, car la teinte foncée ne garantit pas à elle seule une protection suffisante ; c'est le matériau du verre qui filtre les UV.
Conférence de presse de l'Asnav ce jeudi 12 juin 2025, présentée par Guy Sasson, président de l'Asnav, Frédéric Micheau, directeur général adjoint du pôle opinion d'OpinionWay, Véronique Morin, orthoptiste et responsable scientifique et pédagogique à l'Asnav, Virginie Chotard, light and vision scientific product manager EssilorLuxottica
Impact de la mauvaise vue sur la qualité de vie et la santé
- Conséquences des UV sur la santé visuelle : L'effet des rayons UV sur l'œil est cumulatif, à l'instar de la peau, et les structures de l'œil ne se réparent pas ni ne se régénèrent, entraînant une accumulation de toxicité dès le plus jeune âge.
- À long terme, les conséquences peuvent être graves et sont irréversibles, incluant le cancer des paupières, des maladies de la surface oculaire, la cataracte (touchant 1 personne sur 5 à partir de 65 ans et près de 2 sur 3 après 85 ans), et la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), qui entraîne une perte de vision irréversible et touche 1 personne sur 10 avant 75 ans et 1 sur 4 après 75 ans.
- Une mauvaise santé visuelle augmente les risques de troubles cognitifs (5 fois plus de risques) et de maladie d'Alzheimer (9 fois plus de risques, selon une étude de Rogers et Langa, 2010).
- Elle multiplie également les risques de chutes chez les personnes âgées par 2,5 après 65 ans.
Questions vrai/faux et réponses éloquentes
Les groupes les plus vulnérables aux UV
- Les enfants : leurs yeux sont plus sensibles aux UV car les rayons pénètrent davantage leur rétine, leurs filtres étant moins efficaces, surtout avant 10 ans.
- Les travailleurs en extérieur : ils sont plus exposés et nécessitent des lunettes adaptées à leur poste et niveau d'exposition.
- Les adultes mal équipés : 40 % portent des lunettes qui ne garantissent pas une protection optimale contre les UV. De nombreux porteurs de lunettes non teintées ne savent pas si leurs verres correcteurs les protègent des UV.
Le non-port des équipements optiques en augmentation
Bien que 46 % des Français déclarant souffrir de problèmes de vision de loin (myopie, astigmatisme) et 48 % de vision de près (presbytie, astigmatisme, fatigue visuelle), ils ne portent pas ou pas assez leurs lunettes.
Le non-port est élevé dans diverses situations :
- 48 % devant un écran (contre 41 % en 2019) ;
- 45 % pour les tâches ménagères (contre 25 % en 2016) ;
- 40 % pour la conduite (contre 16 % en 2016) ;
- 38 % pour d'autres moyens de locomotion.
Cela entraîne une fatigue visuelle qui impacte la productivité, coûtant 7 millions d'euros par jour en France (selon l'OMS, 2013).
Le non-port des lunettes pour la conduite est particulièrement risqué, car la conduite de nuit, qui représente moins de 10 % du trafic, est à l'origine de près de 50 % des accidents mortels.
*Deux échantillons ont été interrogés par questionnaire auto-administré entre le 12 et le 21 février 2025 :
• Un échantillon de 857 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
• Un échantillon de 616 parents représentatif de la population française des parents d’enfants âgés de moins de 18 ans.