Notre secteur suscite l'intérêt des médias mais aussi celui des politiques. Plusieurs députés interpellent en effet le gouvernement sur la profession, notamment par le biais des questions écrites adressées aux ministres.Ainsi, ces dernières semaines, trois élus ont attiré l'attention du ministère de la santé sur deux sujets relatifs à l'optique : les réseaux fermés des complémentaires santé et l'éventuelle reconnaissance de l'optométrie.

Dans une question publiée fin février, le député du Cher, Jean-Claude Sandrier (Parti communiste), dénonce "la pratique commerciale de certaines compagnies d'assurances avec des opticiens". Expliquant les modalités des réseaux fermés, il explique qu'elles "doivent être corrigées pour permettre le remboursement intégral des verres chez tous les opticiens quels qu'ils soient". L'élu souligne également que les opticiens partenaires de ces réseaux doivent pratiquer "des prix imposés par l'assureur et ne vendre que des produits basiques, engendrant des remboursements moins élevés". "Ces pratiques faussent la concurrence et ne permettent pas aux assurés le libre choix de leur opticien. Il convient de généraliser la pratique du remboursement intégral et de l'étendre à tous les praticiens" demande-t-il à Roselyne Bachelot.

Tout récemment, Paul Giacobbi, député socialiste de Haute-Corse, a lui aussi interpellé la ministre de la Santé sur l'opportunité de reconnaître et de réglementer l'optométrie. Il lui rappelle que cette profession est reconnue dans d'autres pays de l'Union européenne, en l'alertant sur la pénurie d'ophtalmologistes. "Sans empiéter sur leur domaine de compétence direct, comme le diagnostic et le traitement, quelle pourrait être la place des optométristes dans l'organisation des soins en France et quels enseignements le gouvernement pourrait tirer des exemples britanniques et allemands ?" demande-t-il.
Une question similaire posée en février par Philippe Vigier, député centriste d'Eure-et-Loir, a cependant obtenu une réponse négative début mars : "le gouvernement s'intéresse au rôle et à la place des optométristes dans différents pays. Néanmoins, dans le cadre actuel de l'organisation des soins en France, la reconnaissance des optométristes n'est pas envisagée dans l'immédiat" a expliqué le ministère de la Santé.

Notons que les ministres doivent répondre aux questions écrites des députés dans un délai de 2 mois. Si la réponse n'intervient pas dans ce délai, le député peut "signaler" la question pour obliger le gouvernement à y répondre. Il ne peut toutefois "signaler" qu'une question à la fois, et réserve donc cette procédure aux dossiers les plus urgents.