La chirurgie réfractive mettrait-elle en péril la qualité des vies des personnes y ayant recours ? C'est en tout cas ce que craignent les autorités de la santé américaine, qui ont décidé de mener des investigations poussées pour déterminer si oui ou non la correction de la vue au laser est préjudiciable à la santé publique.

Des effets secondaires allant jusqu'à la cécité

La FDA (Food and Drug Administration), le Ministère de la Défense et l'Institut National de l'oeil viennent d'annoncer l'ouverture d'une étude sur 3 ans, pour établir la proportion de personnes souffrant de symptômes inquiétants après une chirurgie réfractive.
La FDA estime que 3 à 5% des personnes ayant recours au Lasik subissent des désagréments postopératoires tels que la sécheresse oculaire ou des éblouissements. Des rares cas de cécité auraient aussi été enregistrés. Et dans 28% des cas, une nouvelle intervention serait nécessaire moins de 10 ans après la chirurgie initiale pour maintenir l'acuité du patient.

Une enquête en trois temps

La FDA lancera en juillet un "appel à témoins" sur son site Internet afin de recueillir les déclarations des patients estimant avoir eu une baisse de leur qualité de vie après une intervention. Par la suite, le Ministère de la Défense établira combien, parmi les soldats ayant une intervention au Lasik, souffrent de troubles postopératoires. Durant la troisième phase, qui clôturera le programme en 2012, des essais cliniques seront menés dans tout le pays pour évaluer scientifiquement les effets secondaires sur les personnes opérées. "Cette étude nous permettra de mieux comprendre les risques liés au Lasik et pourrait conduire à une diminution de ses effets néfastes" espère le Dr. Jeffrey Shuren, Directeur du Centre Appareils et Radiologie de la FDA.

17 cliniques dans le viseur de la FDA

En parallèle, la FDA a récemment envoyé des avertissements à 17 cliniques spécialisées dans la chirurgie réfractive, leur rappelant leur obligation de lui signaler toutes les conséquences des opérations. Suite à des inspections, l'organisation fédérale a en effet découvert que ces établissements ne disposaient pas de procédure de collecte et de transmission de ces informations. "Les cliniques doivent mettre en place un système fiable, car la loi les y oblige. Ces rapport sont essentiels pour mieux évaluer l'innocuité et l'efficacité des lasers ophatlmiques, afin que la FDA prenne les mesures appropriées lorsque les lasers ne répondent pas aux exigences demandées" rappelle Jeffrey Shuren.

Voir aussi : notre émission de plateau La chirurgie réfractive mettra-t-elle en péril le marché de l'optique ? avec le Pr. Yves Bokobza, pionnier de la chirurgie réfractive, Isabelle Rocher, Directeur des Affaires aux Professionnels de Johnson & Johnson Vision Care et Boris Dejonckheere, Directeur Marketing Europe de Carl Zeiss Vision.