Vendredi 11 janvier, nous vous annoncions la reprise par Leclerc de la société Eye'at, qui regroupe les sites de vente en ligne de lentilles Candelens et de parapharmacie Santessima, en liquidation judiciaire depuis le 14 novembre 2012. Le géant de la distribution aurait aligné 300 000 euros pour cette acquisition et s'engage à conserver les huit salariés de l'entreprise créée en 2009. Selon nos informations, Leclerc aurait, pour remporter l'affaire, avancé un « projet industriel » qui rompt avec le modèle « pure-player » caractérisant Candelens. Le groupe, qui possède à ce jour une soixantaine de magasins Optique E.Leclerc et 180 espaces de parapharmacie en France, miserait en effet sur un modèle cross-canal mixant Internet et magasins physiques.

Vers un modèle « drive-to-store »

« La volonté de Leclerc est de développer sa politique de distribution sur l'optique et la parapharmacie, y compris sur Internet, ce qui leur faisait défaut jusqu'à aujourd'hui. Le groupe ambitionne visiblement de tirer parti de son expérience réussie du « drive » pour la reproduire sur ces deux segments, en capitalisant sur la notoriété des sites fondés par Eye'at. Mais aucun calendrier précis ne nous est parvenu », nous a expliqué David Lacombe, du cabinet AJAssociés, en charge du dossier de reprise. Ce projet, associé à la puissance financière de Leclerc, a convaincu le tribunal de commerce de Paris de confier Eye'at au spécialiste de la distribution, concurrent sur ce dossier avec un petit grossiste belge de lentilles (un des fournisseurs de Candelens) et un grossiste de matériel de poker.

Les clients lésés finalement remboursés

Cette reprise est une bonne nouvelle pour les clients de Candelens : Leclerc s'est en effet engagé à prendre en charge et à assumer les éventuelles réclamations ou demandes de remboursement. En revanche, les investisseurs ayant injecté 3,5 millions d'euros dans l'entreprise ces deux dernières années « ne toucheront pas un seul centime et perdent leur mise », précise Davis Lacombe. Quant aux fournisseurs, « ils seront peu nombreux à être lésés, car les contrats les liant à Eye'at contiennent des clauses de réserves de propriété : ils pourront donc récupérer leur stock ».

Lire aussi notre news du 11 janvier : Leclerc s'attaque à la vente de lentilles sur Internet en reprenant le site Candelens