Le colloque Basse Vision d'Optic 2000 se déroule actuellement en Tunisie, parallèlement à l'opération "Des lunettes pour les Enfants des Sables". Cette rencontre, qui a commencé samedi 24 octobre, en partenariat avec Essilor et Transitions Optical, réunit jusqu'à mardi 27 octobre des grands spécialistes de ce thème, opticiens, ophtalmologistes, orthoptistes et chercheurs. Elle est parrainée par le Professeur José-Alain Sahel, ophtalmologiste, Directeur de l'Institut de la Vision et Directeur de Recherche à l'Inserm.

"En France, 1,7 million de personnes sont affectées par la Basse Vision. Avec le vieillissement de la population, ceci ira en s'accentuant. En tant qu'opticiens, nous sommes parmi les premiers concernés, tant dans le présent que dans le futur" a expliqué Didier Papaz, PDG du groupe Optic 2000, à l'ouverture du colloque.

Comment mieux prendre en charge le déficient visuel

Le colloque a débuté à Zarzis, sur la côte, avec le témoignage de Gérard Muller, malvoyant et pharmacien, qui a relié, l'année dernière Paris à Pékin (12 800 kms) en tandem. Il a expliqué comment comprendre la psychologie du patient atteint d'un handicap visuel, pour en avoir une autre image et mieux communiquer avec lui. Le Docteur Béatrice Lebail, ophtalmologiste à Chevilly Larue (94) et membre du bureau de l'association Ariba, a par la suite expliqué que la Basse Vision s'éloigne aujourd'hui des définitions habituelles d'acuité visuelle données par l'OMS : "un enfant peut avoir une acuité de 10/10ème mais avoir des problèmes de repérage spatial. Il est préférable de parler de définition d'incapacité dans l'exécution d'une ou plusieurs activités" a-t-elle argumenté. Le Dr. Lebail a par ailleurs rappelé l'importance, notamment en termes d'économie, des traitements de la Basse Vision : "au Canada, des études montrent qu'1 dollar investi en rééducation épargne 3 dollars en soins curatifs lourds".

Son intervention a été suivie par celle de Catherine Dauxerre, coordinatrice des activités d'orthoptie à l'hôpital des Quinze Vingt à Paris, qui est revenue sur l'importance de la collaboration entre les "3O" dans le domaine de la Basse Vision et d'une méthodologie adaptée au mode d'exercice de chacun dans la prise en charge de l'adulte malvoyant. "Outre ce travail d'équipe, la participation du malvoyant est essentielle. Sa participation doit venir de lui et ne doit pas être imposée, même par la famille. Il faut trouver le moment où le patient a envie de faire quelque chose pour soutenir son projet de vie".

Les Centres Agréés Basse Vision, un réseau structuré au service des malvoyants

Stephen Enriquez, opticien Optic 2000 et membre du comité d'expert Basse Vision de l'enseigne, est quant à lui revenu sur le développement des Centres Agréés Basse Vision de l'enseigne. "Les malvoyants ont un réel besoin d'être pris en charge par des opticiens compétents" a-t-il justifié. Le Centre Agréé Basse Vision est un magasin Optic 2000 qui répond à 6 critères définis par le Conseil Scientifique de l'enseigne :
- un espace réservé et adapté à la Basse Vision
- les aides visuelles nécessaires pour répondre aux besoins de chacun (loupes, systèmes télescopiques, filtres, vidéo-agrandisseur...)
- un opticien compétent et formé (formation continue obligatoire 1 fois pas an)
- une organisation pour recevoir le malvoyant dans de bonnes conditions (personne reçue sur rendez-vous, prêts de certains matériels...)
- les outils de communication adaptés (stickers, livret pour le malvoyant, livret pour le professionnel...)
- les échanges réguliers avec les professionnels de santé (visites auprès des ophtalmologistes et des orthoptistes..).

"Notre procédure d'agrément a démarré en janvier, et à fin septembre, 55 magasins étaient agréés. Notre objectif est qu'il y ait à terme 200 Centres Agréés Basse Vision Optic 2000, soit un à moins de 80 kms de chaque malvoyant français. Ces centres s'intègrent dans la volonté stratégique de l'enseigne de s'impliquer dans la Basse Vision" a rappelé Didier Papaz.

Recherche, prévention et travail associatif au programme

Le colloque s'est poursuivi avec le Docteur Jean-Marc Nizzoli, ophtalmologiste à Marseille, qui a présenté les pathologies liées aux UV, tandis que Jessica Bulher, de Transitions Optical, est revenue sur la prévention et la protection oculaire offertes par les verres à teinte variable Transitions.

Hier dimanche, la journée a été consacrée à l'opération "Des lunettes pour les Enfants des Sables" : une équipe composée de 7 opticiens et d'un ophtalmologiste réalise des examens de vues et fournit des lunettes à plusieurs centaines d'enfants du sud tunisien.

Le colloque Basse Vision se poursuivra cet après-midi avec le Professeur José-Alain Sahel, qui expliquera son projet de rétine artificielle et dressera un panorama des avancées de recherches actuelles, et avec Jean-Jacques Freyssinet, Président de Retina France, qui reviendra sur le rôle fondamental joué par les associations pour les déficients visuels.

Voir aussi nos émissions télévisées :
- "Les systèmes de vision futuristes pour les malvoyants", avec le Pr. Sahel, Thierry Villette et Didier Papaz
- "Basse Vision : quel potentiel pour votre magasin ?", avec Bruno Delhoste (opticien Basse Vision), Olga Faure-Olory (Responsable du développement Handicap Zéro) et Gilles Candotti (Directeur Général Ceciaa).


Le Dr. Béatrice Lebail (à gauche) et Catherine Dauxerre, orthoptiste (à droite) ont respectivement exposé le rôle de l'ophtalmologiste en Basse Vision et l'importance d'une méthodologie entre les "3O" dans la prise en charge des malvoyants


Stephen Enriquez (à gauche), opticien et membre du comité d'expert Basse Vision d'Optic 2000, a expliqué l'investissement de l'enseigne dans la Basse Vision et présenté les Centres Agréés Basse Vision développés au niveau national. Le Dr. Jean-Marc Nizzoli (à droite), ophtalmologiste à Marseille, est revenu sur les risques des UV pour les yeux


Jessica Buhler, de Transitions Optical, a détaillé l'intérêt des verres à teintes variables Transitions en termes de confort visuel et de protection oculaire