Le 12 juillet dernier, nous avions annoncé le rachat du lunetier Henry Jullien par le groupe L’Amy. Qu’en est-il ? Et surtout, pourquoi une telle acquisition par le groupe L’Amy France ? Rencontre avec Dominique Alba, nouveau PDG de L’Amy France.

Acuité : Expliquez-nous les raisons de ce rachat ?

Dominique Alba : Avant d’être une stratégie d’entreprise, ce rachat est une histoire d’hommes et de cœur : on ne pouvait perdre une manufacture d’une telle qualité en France. Désormais, Henry Jullien Manufacture appartient à 100% à notre groupe, nous avons racheté la marque ainsi que le matériel de production et nous conservons au total 12 emplois (10 à la production, un directeur export et un représentant) pour la somme de 135 000 €. Nous avons décidé d’arrêter la marque signée Jullien et de nous concentrer exclusivement sur Henry Jullien, une collection à forte valeur ajoutée avec un ADN très ancré et qui a marqué l’histoire de la lunette française par ses innovations.

A. : Il s’agit d’une restructuration profonde de la marque Henry Jullien.

D.A : Dans un environnement en mutation profonde (fusion entre Essilor et Luxottica, nouvelle concurrence des maisons de Luxe…) la « part du gâteau » s’amoindrit aujourd’hui pour les lunetiers. Il nous est donc indispensable d’adapter notre positionnement et notre stratégie, alors que le segment du haut de gamme est déjà largement convoité. Effectivement, dans ce contexte, nous avons opté pour une restructuration profonde de notre offre produit avec un travail sur nos 10 marques existantes et nous ouvrons un nouveau segment qui s’appuie sur des valeurs telles que le patrimoine et l’histoire. Henry Jullien nous permet de constituer ce pôle luxe et création avec une marque propre.

A. : Quels sont vos objectifs ?

D.A : Nous nous sommes fixés des objectifs élevés d’ici 2018 : restructurer la collection complète pour le Silmo 2018, et faire entrer de nouvelles marques sur ce pôle. Mais notre tout premier défi était de pouvoir présenter aux opticiens dès le Silmo 2017 la nouvelle ligne Henry Jullien. Pari réussi, les opticiens nostalgiques de cette marque ont découvert pendant le salon les 4 premiers modèles avec une fabrication 100% française.

 

Henry Jullien - Modèle Story (lunette en doublé or)

Henry Jullien - Modèle Skylight (lunette en inox)

Positionnée dans le groupe comme une marque de luxe innovante par les matériaux et ancrée dans l’histoire de la lunetterie française, Henry Jullien proposera également du sur-mesure et le gravage du créateur.

Autre objectif : faire résonner la marque en France et à l’international. Henry Jullien affichait un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros pour finir à 1,5 millions au moment de son redressement judiciaire. L’Amy France pense atteindre le chiffre d’affaires de 4 millions d’ici fin 2018. Du recrutement est déjà planifié dans les mois à venir, pour constituer une équipe de 5 ambassadeurs d’ici 1 an.