L’envolée des dépenses liées aux dispositifs médicaux, dont font partie les lunettes, inquiète le Gouvernement qui tente de trouver 3,4 milliards d'euros d'économies à réaliser en 2016 sur l'Assurance maladie. Un nouveau rapport, commandé par Matignon auprès de l’Inspection Générale des Finances (IGF) et l’Inspection Générale des Affaires sociales (Igas), préconise une réduction des prises en charge.

Le coût de ces produits de santé a « bondi de 5,3% par an en 2009-2013 (une hausse deux fois plus rapide que celle de l'ensemble des dépenses d'Assurance maladie) et s'établit à 5,2 milliards d'euros, selon nos confrères des Echos qui se sont procurés le texte. Encore ne s'agit-il que de la partie émergée de l'iceberg, c'est-à-dire des montants remboursés par le régime général pour les dépenses en ville ». Pour les orthèses et les prothèses externes, comme les lunettes et les aides auditives, l'augmentation s'établit même à 9,8% par an en moyenne.

Et l’évolution importante des volumes n’est pas prête de s'arrêter au regard du vieillissement de la population. Aussi, « une régulation économique fondée exclusivement sur les prix des dispositifs médicaux concernés ne saurait enrayer une telle tendance structurelle », souligne le rapport. Les baisses de prix négociées n'ont pas rapporté assez : 87 millions sur 5,2 milliards en 2013, soit 2,1% du total. « La possibilité d'appliquer aux dispositifs médicaux la même règle de fer qu'aux traitements contre l'hépatite C a été étudiée : on fixe un montant de chiffre d'affaires global, et tout ce qui dépasse est fortement taxé. Mais le procédé est jugé irréalisable car il y a des milliers de fabricants, de distributeurs, de produits… », expliquent Les Echos

De façon plus radicale, l’IGF et l’Igas évoquent « la possibilité de diminuer le taux de prise en charge, ou de faire le tri en fonction de l'amélioration du service attendu », selon le quotidien économique. Cela « dégagerait des économies nettement supérieures, mais son acceptation s'avérerait politiquement difficile », note le rapport. Le Gouvernement devra donc trancher d’ici la rentrée et l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2016.