Depuis le discours d’Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé en janvier 2018 pour présenter le calendrier de la concertation autour du 100% Santé en optique, et celui d’Emmanuel Macron lors du Congrès de la Mutualité Française à Montpellier (34) en juin, on sait que la réforme de la profession et de la formation d’opticien fait partie intégrante du « déploiement de la réforme 100% Santé ».

Le chantier qui a été ouvert il y a plus de 18 mois avance à pas de géant comme nous pouvons le découvrir dans la lettre de mission qu’Acuité s’est procurée.

Deux éléments ressortent de ce document qui s’appuient sur les conclusions du rapport Voynet de 2015 : la formation et l’exercice qui doivent « être explorés simultanément et de manière coordonnée ».

Cette lettre de mission donne les axes de réforme de la formation : « les responsables des différentes professions concernées ainsi que les représentants des universités seront chargés d’expertiser l’évolution des dispositifs de formation des professionnels autour de plusieurs axes d’évolutions et de synergies potentielles » :

  • le développement des compétences en santé visuelle des opticiens et l’architecture de leur formation ;
  • le développement des passerelles et de formations communes entre les cursus d’opticien et d’orthoptiste ;
  • la mise en place d’un master permettant d’accéder à la pratique avancée selon les modalités cohérentes avec le diplôme valant grade Master créé à l’occasion de la reconnaissance de la pratique avancée infirmière en 2018.

Du côté de l’exercice, l’objectif fixé est de réduire significativement les délais de prise en charge et d’améliorer l’accès aux soins en matière visuelle, en particulier dans les territoires les plus démunis. Pour y parvenir, « l’évolution du cadre réglementaire relatif au renouvellement des équipements optiques doit être envisagée, tout comme la diffusion de pratiques nouvelles chez les professionnels et les usagers (…) Les propositions devront inclure l’hypothèse de développement d’une pratique avancée qui viserait à améliorer de façon significative l’accès aux soins visuels, essentiellement à la faveur de la correction des troubles de la réfraction ».

La lettre précise que les propositions de la mission « devront être établies sur la base des professions existantes, à l’exclusion de la création de professions nouvelles ».

Le document rédigé par Raymond Le Moign, directeur de cabinet d’Agnès Buzyn et Nicolas Castoldi, directeur de cabinet de Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, indique que les travaux devront être terminés pour la fin du mois de novembre 2019. « Une restitution partielle des travaux pourra utilement être présentée dans le courant du mois de septembre », conclut la lettre de mission.

Dans une prochaine News, nous vous ferons part des réactions des syndicats de la filière.