Lors de ce Silmo 2021, Benoît Jaubert, nouveau directeur général du groupement Optic 2000, a rencontré les associés des enseignes Optic 2000, Audio 2000 et Lissac. L’occasion pour le binôme qu’il forme avec Olivier Padieu, président du groupe, de présenter sa feuille de route pour les années à venir. Interview.

Vous venez de prendre la direction générale du groupement Optic 2000, quels sont vos chantiers prioritaires ?

Le secteur optique est entré dans une phase d’accélération des mutations initiées depuis 2015. Il fait face à des enjeux importants et nous ouvrons plusieurs fronts pour y répondre. Le premier, c’est celui du développement. Nous mettons l’accent sur la croissance de nos trois enseignes, Optic 2000, Lissac et Audio 2000. Avec ouverture de magasins ou déplacement de points de vente pour renforcer notre maillage du territoire. Et parallèlement, nous allons capitaliser sur leur notoriété pour accroître le CA moyen par magasin (ndlr : 694 250 € pour Optic 2000, 476 394 € pour Lissac, en 2020). Nous comptons également gagner des parts de marché, en marquant davantage nos différences avec les enseignes concurrentes. Deuxième axe : mieux répondre aux Français en matière de réfraction. Les opticiens doivent participer à un accès plus rapide aux soins visuels. En tant que professionnels de santé et via aussi, pourquoi pas, la télé-consultation en magasin au sein de la filière des 3 « O ». Enfin, autre chantier primordial : les services aux clients. Nous avons généralisé le système de prises de rendez-vous et désormais 1 000 adhérents sont inscrits au service d’optique à domicile. Dans 5 ans, cela sera une partie intégrante du dispositif du groupe. Côté lunettes connectées et RSE, deux enjeux de taille pour le secteur, Optic 2000 s’est positionné avec une expérience qui va nous être utile pour la suite.

Justement qu’en est-il de la transition digitale dans le groupement Optic 2000 ?

L’enjeu du digital est majeur compte tenu des modes de consommation actuels. Depuis le mois d’octobre, nos clients disposent d’un service click&collect pour les montures et les lentilles, selon un système qui profite à chacun de nos adhérents. Le client « digital » doit être considéré par les opticiens des deux enseignes, comme un client comme un autre, « drivé » dans le magasin par le site. L’apport de clientèle est incontestable. Il faut que les opticiens gardent la main sur ce flux de clients Internet. Il existe d’autres nouvelles intermédiations qui mettent en relation l’opticien et le client, comme Doctolib. Nous restons pour le moment très prudents sur la transmission de data à une société privée extérieure à notre secteur et analysons la place que nos associés pourraient lui donner. Il y a un risque partagé par toutes les enseignes.

Le groupe est historiquement un partenaire d’Essilor. Quelle est votre stratégie face à un EssilorLuxottica qui possède désormais 2 enseignes concurrentes ?

Je viens d’un autre secteur où le retail a dû gérer ce type de situation. Mais, en optique, aucune enseigne en France n’a eu à se positionner face à une telle stratégie de verticalisation. Toute la question est : cet acteur aura-t-il besoin de nous ? Il est important de ne pas se précipiter dans un sens ou dans un autre, mais de chercher l’équilibre en jouant sur tous nos atouts.