Ce jeudi 3 février, le dispositif Mon espace santé a été officiellement lancé. Il s’agit d’une plateforme d’échanges numériques entre patients et professionnels de santé, mise en place par les pouvoirs publics.

Ce service, gratuit et destiné à tous les assurés sociaux, doit permettre de fluidifier la communication et l’échange de documents médicaux entre professionnels de santé, et avec le patient.

« Ni l’État, ni les Ocam, ni l’AMO n’auront accès à cet espace », assure Thomas Fatôme, directeur général de la Cnam. Les employeurs n’y ont évidemment pas accès non plus. La priorité du gouvernement est de garantir la confidentialité et la sécurisation des informations liées aux soins.

Comment ça marche

Le patient peut communiquer les informations médicales qu’il souhaite, bloquer un professionnel de santé ou encore masquer des documents. Le patient garde donc la main sur ses données à tout moment.

L’ouverture du compte est automatique et généralisée, à moins que le patient ne s’y oppose. Chaque Français recevra d’ici fin mars un courrier qui indiquera l’ouverture par défaut du compte.

Dans les trois départements où le système a déjà été testé, sur les 3,3 millions de comptes ouverts, seul 0,6% ont été fermés par les patients. Mon Espace Santé comprend notamment le dossier médical partagé (lancé en 2017 et qui stagne à 10 millions d’utilisateurs).

Facilitation des échanges avec vos prescripteurs

Une matrice d’utilisation permet de savoir quels services sont disponibles selon le domaine de santé. En ce qui concerne les opticiens, ils ont accès aux comptes rendus d’ophtalmologistes, à ceux déposés par le patient, aux bilans fonctionnels réalisés par un auxiliaire médical, aux traitements ou documents de soins déposés par le patient, ainsi qu’aux ordonnances.

Pour Alain Gerbel, président de la Fnof, « la dématérialisation des ordonnances est une grande avancée. Les opticiens pourront disposer des comptes rendus de visite des ophtalmologistes et des prescriptions. Interdire l’accès à cet espace santé et aux données personnelles aux Ocam est une preuve de plus que les complémentaires santé n’ont pas le droit de demander aux opticiens le transfert des ordonnances pour une prise en charge ».

Thibault Pichereau, délégué général du Rof, estime qu’« un système national public sécurisé d’échanges entre les professionnels de santé et les patients ne peut être qu’une avancée. Nous nous en félicitons. »

 

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Selon Olivier Véran, les deux premières briques de Mon espace santé (le dossier médical et la messagerie) vont être déployées en février et mars : « ce système est un outil non figé qui sera évolutif auquel s’ajouteront d’ici 2023 un agenda de rendez-vous médicaux et un catalogue d’application »