« Une démarche logique » selon l’AOF
Jean-Luc Dubié, porte-parole de l’AOF, se félicite :« C’est une bonne chose. Les opticiens français vont ainsi rejoindre leurs confrères européens. C’est le signal de départ d’un mouvement qui devrait se développer dans les prochains mois car derrière la MAAF et le réseau Santéclair, on sait que deux ou trois autres complémentaires santé sont prêtes à emboîter le pas.
C’est une démarche logique que l’AOF a entreprise depuis plusieurs années : nous avons déjà passé ce type de contrats avec de petites complémentaires santé. Cette démarche s’inscrit dans la logique du rapport Chadelat et donne un peu moins de valeur à la nouvelle convention Cnam. L’opticien est ainsi considéré comme un professionnel de 1ère ligne. C’est à lui de décider s’il prend en charge la vision de son client ou s’il en réfère à un autre professionnel. Il prend donc une responsabilité en matière de dépistage en santé oculaire, ce qui devrait donner encore plus de poids à la formation, domaine dans lequel l’AOF s’investit depuis plus de 25 ans. »


La FNOF ne se prononce pas
Alain Gerbel, Président de la FNOF, n’a pas souhaité réagir :« Je n’ai rien à dire aujourd’hui sur ce dossier. »

Les représentants du syndicat des enseignes (SYNOPE) n’ont pu être joints. Leurs réactions sont attendues.

L’UDO estime que la déclaration de la MAAF est importante, mais reste vigilant
Pour Henry-Pierre Saulnier, Président de l’UDO,« la déclaration de la MAAF est importante et nous devons rester attentifs. Elle apporte une réponse concrète aux attentes des amétropes et des presbytes confrontés à des délais trop longs pour obtenir une ordonnance. C’est également la reconnaissance de notre compétence et indépendance, conformément à l’article L 43/62-9 du Code de la Santé Publique, nous autorisant à délivrer un équipement à toute personne de plus de 16 ans. Néanmoins, il convient de rester attentifs car l’opticien devra appliquer sans faille le principe de précaution. N’oublions pas que l’UDO a toujours déclaré qu’elle ne veut aucune rupture avec les autres professionnels de la vision dont la complémentarité est nécessaire à la Santé publique.
Nous revendiquons toujours la liberté des prix et le choix des produits, d’autant que la réfraction ne sera pas prise en charge par la mutuelle et ne devrait donc pas être facturée. Cette démarche procède aussi, de facto, au déremboursement des lunettes par la sécurité sociale, limité bien entendu à la hauteur du portefeuille de la MAAF. Toutefois, nous avons tout lieu de penser que d’autres complémentaires pourraient suivre le mouvement.Je constate que ce montage rejoint les propositions que l’UDO avaient faites, en son temps, aux différents conseillers du ministre, au Pr Berland et au SNOF. »
(voir la lettre disponible ci-dessous).

Un opticien adhérent Santéclair s’attend à un flux de clientèle supplémentaire
Par ailleurs, un opticien adhérent de Santéclair a confié à notre rédaction qu’il trouvait l’initiative de la MAAF intéressante et qu’elle devrait lui apporter un flux de clientèle supplémentaire, sachant qu’il estime aujourd’hui la part de sa clientèle en provenance de Santéclair à 1,5 %. Toutefois, il attend de connaître les modalités de mise en pratique et les conditions tarifaires de ce nouveau service pour avoir un avis définitif sur la question.