La fronde anti-réseaux se poursuit. Hier, jeudi 16 juin, c'est à Paris (75) que s'est déroulée une réunion d'informations à l'initiative de l'association Oscar, présidée par Didier Rosset, opticien indépendant à Chambéry (73). Environ 300 professionnels de santé (opticiens, ophtalmologistes et médecins) ainsi que des représentants des Ocam, des présidents de centrales et des fournisseurs se sont retrouvés. Objectif : fédérer la profession pour réfléchir à la problématique des Ocam.

oscar5.pngRéunion d'informations à Paris, le jeudi 16 juin

"Il faut refuser les réseaux de soins…"

La soirée a été marquée par la présence de Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à la primaire des Républicains. Lors de son intervention, elle a  pointé du doigt le système de santé "qui ne répond plus aux enjeux de la modernité compte tenu du vieillissement de la population et le développement des maladies chroniques". La solution ? "revenir aux principes de base de 1945 en apportant des changements". "Nous avons un dispositif orienté exclusivement sur l'offre de soins. Les nouvelles technologies et en particulier le numérique peuvent nous permettre de résoudre ce problème, en sortant d'un système hospitalo-centré pour passer à une logique d'accès à la santé et de médecine préventive, fait savoir Nathalie Kosciusko-Morizet. 

Forte de cette réflexion, la candidate à la primaire des Républicains se montre catégorique : "Il faut refuser les réseaux de soins qui illustrent une forme d'impuissance à refondre notre système de santé". Pour elle, les professionnels de santé ont en pris conscience, mais il faut désormais transformer cela en action pour stopper les dérives, qui conduisent notamment à la perte de liberté du choix du praticien. 

Reste à charge et taux de recours 

Comme à chaque réunion, Frédéric Bizard, auteur de l'ouvrage "Complémentaires santé : le scandale" était présent. Il a expliqué que la politique prônée par les réseaux : "prix/volume et qualité" n'était pas viable. Pour lui, une baisse des tarifs est contradictoire avec un service de qualité". Autre point évoqué : la notion de reste à charge. Frédéric Bizard a expliqué que la France avait le pourcentage le plus faible au monde (14%). A titre de comparaison, celui de l'Italie et de l'Espagne est respectivement de 22% et 24%. "Pour autant, le niveau de renoncement aux soins fait partie des plus élevés d'Europe, pour les secteurs financés par les complémentaires santé : le dentaire et l'optique", commente-t-il. Selon Frédéric Bizard,  cela démontre que la couverture du risque par les complémentaires santé n'est pas en phase avec la hiérarchisation des risques pour l'assuré. 

S'appuyant sur le document "Point de repère" analysant les dépenses d'optique médicale entre 2006 et 2014, Frédéric Bizard rappelle que le taux de recours a augmenté de 34% sur cette période. "La compensation du prix bas par le volume est généré par le comportement de l'opticien et du client. C'est le mécanisme des réseaux qui entraîne cela", fait-il savoir. La solution prônée par le maître de conférences à Sciences Po Paris : des  garanties médicalisées, adaptées aux besoins médicaux. 

A la fin de cette réunion, Didier Rosset a rappelé le fonctionnement de Oscar et a présenté le journal de l'association, destiné à former les opticiens et informer les clients. "Depuis la première réunion à Chambéry (73), nous avons rencontré plus de 4000 professionnels de santé et une trentaine d'association régionale ont été créé", explique-t-il.

Au Silmo 2016, du 23 au 26 septembre, toutes les associations seront représentées et Frédéric Bizard animera deux conférences.