Barjavel, bien connu pour ses romans d'anticipation, avait évoqué dans « La nuit des temps » une machine qui crée des objets à partir de rien. Une fois de plus, il avait quelques décennies d'avance. Imaginée par Emmanuel Sachs, professeur au MIT, la première imprimante 3D a été brevetée en 1993. Il y a six ans, les prix avoisinés les 10 000€, ce qui les rendait inaccessibles au grand public. Mais depuis peu, il est possible d'en trouver à 400€ en entrée de gamme, comptez 2 000€ pour un modèle de « meilleure fabrication ».

Comment ça marche ?

Tout simplement comme on imprime un texte sur du papier, mais ici l'encre est remplacée par une bobine de filaments en plastique ou l'un des 13 autres matériaux disponibles à ce jour. Oakley utilise déjà cette technique pour concevoir ses prototypes de lunettes. Il suffit de modéliser en trois dimensions une monture de lunettes et l'imprimante dépose des couches de matière les unes sur les autres pour la créer. Si ce processus semble révolutionnaire, les applications envisagées, pour certaines déjà réalisées, le sont encore plus. Tous les domaines sont concernés, de la gastronomie à la médecine en passant par l'art.



Industrielle ou non, l'avenir nous le dira, l'imprimante 3D est une telle avancée technologique qu'on peut la qualifier de révolution. Si la majorité des foyers en sont équipés, dans un avenir peut-être pas si lointain, l'impression 3D va changer notre façon d'acheter. Si chacun peut concevoir des biens de consommation, quel sera l'avenir des points de vente physiques ? Est-on en droit d'imaginer que les patrons de vêtements, montures et autres produits soient vendus via le web puis imprimés dans nos salons ?

Le champ des possibles est vaste et nous ne sommes qu'au début de cette « révolution ». Au vu des bonds technologiques que nous faisons, il se pourrait très bien que dans quelques années nous nous demandions : « mais comment faisait-on avant, sans l'impression 3D ? »