Le rapport annuel 2024 publié par l'union nationale des organismes d'assurance maladie complémentaire (Unocam) offre une analyse approfondie des dynamiques financières du système de santé français.

Ce document expose, entre autres, la vision de l'Unocam et ses actions en matière de maîtrise des risques et met en lumière des tendances de dépenses et des défis majeurs pour les organismes complémentaires (Ocam), avec des implications directes pour le secteur de l'optique.

Des dépenses en optique en forte hausse

Les Ocam constatent une tendance à la hausse des dépenses de produits de santé, une dynamique qui s'est confirmée et accélérée en 2024. Au total, ces dépenses représentent 12,1 milliards d'euros en 2024, contre 9,4 milliards d'euros en 2020.

Une part prépondérante de cette augmentation concerne les dispositifs médicaux avec 8 milliards d'euros de dépenses en 2024, dont près de 70% sont concentrées sur le secteur de l'optique. Spécifiquement, le poste « dispositifs médicaux : optique médicale » représente 5,4 milliards d'euros sur le total.

Ces dépenses en optique médicale ont progressé de 2 milliards d'euros entre 2017 et 2023. Dans le document, cette progression est explicitement attribuée à la réforme du 100% Santé, dont le financement repose en grande partie sur les complémentaires santé.

Le 100% Santé : entre accès aux soins et problématiques de fraude

Bien que la réforme du 100% Santé ait constitué un progrès notable pour l'accès aux soins, l'Unocam alerte sur certaines conséquences.

Dès sa mise en place en 2019, l'Unocam avait signalé aux pouvoirs publics les risques de dérive. Selon le rapport, cette réforme s'est traduite par une forte augmentation des cas de fraudes et d'abus, en particulier pour les postes de dépenses que les organismes complémentaires financent majoritairement, comme l'optique.

Notons néanmoins que l'optique n'est pas dans le classement des 10 premières professions de santé qui fraudent (les trois premières places sont détenues par les audioprothésistes, les pharmaciens et les infirmiers).

Face à ce constat, l'Unocam souligne l'urgence de créer un cadre législatif permettant des échanges d'informations entre l'Assurance maladie obligatoire (AMO) et les organismes complémentaires d'AssurancemMaladie (AMC).

Cette coopération est jugée indispensable par l'Unocam pour lutter plus efficacement contre la fraude et les abus. Une disposition allant dans ce sens pour le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2025 a été censurée, et l'Unocam insiste sur la nécessité de reprendre ce dossier sans délai.