Lors du congrès de l’Association Française d’Ophtalmo-Pédiatrie qui s'est tenue à la Maison de l’Amérique Latine à Paris le 20 janvier dernier, plusieurs sujets d'actualité ont été abordés.

Parmi eux, le sujet de la lumière bleue, qui a fait couler beaucoup d'encre dans les médias ces derniers temps, et plus spécifiquement l'utilité ou non des filtres anti-lumière bleue des équipements optiques.

Dans sa présentation intitulée « Les filtres anti-lumière bleue chez l’enfant : le pour et le contre », le docteur Christophe Orssaud, ophtalmologiste à l'Hôpital européen Georges-Pompidou, est revenu sur les avantages et les inconvénients de cet équipement chez les plus jeunes.

Retrouvez son interview dans la vidéo ci-dessus.

Lumière bleue, un risque avéré ?

La lumière bleue, partie du spectre visible de la lumière qui se situe entre les longueurs d'onde de 380 et 500 nanomètres est émise par le soleil, mais également par les écrans électroniques, tels que les ordinateurs, les tablettes, les téléphones portables et les téléviseurs. Elle a des effets bénéfiques sur la santé, notamment sur le rythme circadien (rythme biologique de l'être humain) mais peut cependant avoir des effets négatifs, notamment sur la fatigue visuelle et le sommeil.

Un rapport de l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) datant de 2019 a constaté que les effets toxiques sont corrélés à la quantité émise de rayonnement bleu. Le groupe de travail de l’Anses a donc conclu que l’exposition sur le court terme à la lumière domestique (groupes de risques 0 et 1) ne présente pas de risque. Les éclairages LED des groupes 2 et 3 présentent quant à eux des risques (classes d'éclairages réservés à des usages professionnels).

En revanche, cette réglementation ne couvre pas d’autres types d’éclairage à LED tels que des lampes torches, des phares automobiles, des décorations et anciennement certains jouets. Tous ces objets peuvent pourtant « émettre des lumières particulièrement riches en bleu et appartenir au groupe de risque 2 ». La forte intensité de ces éclairages couplée à un temps d'exposition prolongé présente des risques de phototoxicité qui peut impacter le développement de l'oeil chez l'enfant.