La vente en ligne menace « la rente de situation des opticiens », pour le Canard Enchaîné

Dans son édition du 11 avril, le Canard Enchaîné n'y va pas de main morte : un article dénonce les marges des opticiens (« plus de 60% en moyenne ») et assure que ce « business rapporte gros ». Le célèbre hebdomadaire souligne cependant que cela « ne va peut-être pas durer » avec l'arrivée des sites Internet de vente de lunettes et de lentilles, qui assurent que, « grâce à eux, les prix vont baisser ».

Alain Gerbel, président de la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France), défend les opticiens en magasin. « La vente sur Internet est interdite. Les pouvoirs publics laissent faire, je baisse les bras », explique-t-il au journal, en rappelant que « rien ne remplace une visite chez l'opticien ». Mais le Canard Enchaîné met en doute les arguments « santé », en soulignant que « l'enjeu n'est pas mince, le marché représente 5,3 milliards d'euros ». Il dénonce « l'opacité » du prix des verres et précise que, sur les montures, « la marge serait de 1 à 20 », faisant référence à une enquête de l'Autorité de la concurrence. Egalement interviewé, Christian Py, président du Synom (Syndicat national des centres d'optique mutualistes), explique qu'un opticien en magasin « arrive à bien vivre en vendant trois paires de lunettes par jour ». Et que sur Internet, le client « gagne plus sur le verre que sur les montures ». Car le « Canard » assure que le même équipement, vendu 600 euros en magasin, coûte 250 euros sur le web. Cependant, il n'entre pas dans le détail des produits, et ne dit pas si les verres étaient les mêmes d'un équipement à l'autre.

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