Chaque année, l'Assurance Maladie présente au gouvernement et au Parlement ses propositions relatives à l'évolution des charges et produits au titre de l'année suivante et aux mesures nécessaires pour atteindre l'équilibre prévu par le cadrage financier pluriannuel des dépenses d'assurance maladie.

Contexte

En 2024, le déficit de l'Assurance Maladie s'est dégradé pour atteindre 13,8 milliards d'euros, contre 11,1 milliards en 2023. Tous les secteurs de la santé peuvent être concernés par de potentielles mesures d'économies.

 

Concernant la filière optique-lunetterie

L'une des propositions qui implique directement notre secteur est la suivante : 

« Revoir le périmètre des contrats responsables, notamment en allongeant la fréquence de renouvellement des lunettes à niveau de correction inchangé. Interdire la publicité pour les lunettes de vue et les audioprothèses ».

 

Deux sujets qui sont régulièrement évoqués comme sources d'économie pour les dépenses de santé. Celui de l'allongement du délai de remboursement des équipements optiques faisait, il y a quelques semaines seulement, couler beaucoup d'encre depuis la Mutualité Française jusqu'aux syndicats de l'optique (Fnof et Rof). 

Précisons qu'en l'état, le rapport Charges et Produits ne se base sur aucune étude d'impact concernant ces 2 mesures. 

Réaction du Snof

Le syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) a réagi sur les réseaux sociaux, se montrant favorable à l'interdiction de la publicité pour les lunettes de vue et les audioprothèses : « En recentrant l’offre sur les besoins médicaux et non commerciaux, cette mesure permettrait de mieux protéger les patients des incitations marketing souvent excessives ».
En revanche, le Snof se montre plus réservé concernant la proposition visant à allonger la fréquence de renouvellement des lunettes pour les patients dont la correction est inchangée : « Bien que cette mesure vise à réduire les coûts, elle constitue une sanction collective ».

Le Snof a profité de l'occasion pour rappeler son point de vue sur la téléexpertise qui, selon lui, requiert une régulation plus stricte. Alors que la Cnam, de son côté, n'a même pas évoqué le sujet dans son rapport Charges et Produits. 

 

Les dépenses liées à l'ophtalmologie, en particulier des centres de santé, sont également dans le viseur de l'Assurance maladie

 

Le rapport sera soumis au vote du Conseil de la Cnam le 3 juillet 2025.