La majorité des commerçants français juge sévèrement la politique présidentielle à leur égard. Selon un sondage réalisé par Ifop pour Medicis*, 68% d'entre eux se disent insatisfaits de la politique de Nicolas Sarkozy en direction des commerces, et 54% critiquent sa politique en général. Pour 67%, les pouvoirs publics n'ont pas mis en place des mesures efficaces pour faire face à la crise économique. Et 75% jugent que les autorités ne sont pas à l'écoute de leurs préoccupations professionnelles et restent sourds à leurs attentes (liées majoritairement à la baisse des charges).

Des insatisfaits qui applaudissent aux mesures ciblées du gouvernement

Paradoxalement, une large majorité des commerçants interrogés sont satisfaits de la plupart des actions individuelles mises en place depuis 2007 : 90% approuvent le dispositif "zéro charges", 82% la défiscalisation des heures supplémentaires et 73% la suppression de la taxe professionnelle. Ils sont par ailleurs 94% à penser que la future loi visant à protéger leurs biens privés en cas de faillite est "une bonne chose". "Ce paradoxe s'explique sans doute par le fort sentiment de déception et de désillusion ressenti par les commerçants à l'encontre de Nicolas Sarkozy, de son style, de sa personnalité, alors même qu'ils lui avaient massivement apporté leur soutien dès le premier tour de l'élection présidentielle en 2007" analyse l'Ifop (47% des commerçants lui avaient apporté leur voix).

Les commerçants, piliers de l'économie

Les trois quarts des commerçants se sentent laissés pour compte par les pouvoirs publics, mais restent plébiscités par les Français : pour 80% de la population, ils sont des acteurs forts du lien social, de la qualité de vie et de l'emploi. "Les commerçants sont les éternels oubliés de nos gouvernants. Alors qu'ils bénéficient d'une image positive auprès du grand public, ils souffrent d'un manque de considération et de soutien des politiques pour maintenir et créer de l'emploi" regrette Michel Clerc, directeur général de Médicis.

*Enquête réalisée du 26 janvier au 2 février 2010 auprès de 802 commerçants représentant l'ensemble des secteurs d'activité.