Après l'ancien ministre de la Santé Aurélien Rousseau et l'UFC-Que Choisir qui a dénoncé des frais de gestion trop élevés, c'est au tour du Sénat de s'intéresser à la question de la flambée des tarifs des complémentaires santé. En 2024, le taux des cotisations a augmenté de 8% à 10% en moyenne. Une hausse justifiée par Éric Chenut, président de la Mutualité française, qui a mis en avant plusieurs raisons, notamment le transfert de dépenses de l'Assurance maladie aux complémentaires ou encore le 100% Santé.

Une augmentation qui dépasse l'inflation

« Je suis d’accord avec l’ancien ministre. Je pense qu’elles exagèrent largement et que les augmentations dépassent largement l’inflation. Ça me scandalise », a déclaré le sénateur Alain Milon (LR), le président de la mission d’évaluation et de contrôle de la Sécurité sociale (Mecss). « Je serai assez favorable à ce que la cotisation minimale, dans le cadre d’un panier de soins de base, soit défini par le Parlement », a-t-il proposé.

« La difficulté aujourd’hui, c’est qu’on a un problème de lisibilité sur qui fait quoi, qui finance quoi, entre l’État et les complémentaires », a commenté le sénateur Philippe Mouiller (LR).

Des travaux vont donc se pencher sur les missions des complémentaires santé ou encore leurs coûts de fonctionnement. Selon un rapport de la Drees (direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques), le poids des charges de gestion dans les cotisations collectées est resté stable depuis 2015, à environ 20 %.

Corinne Imbert (LR), Olivier Henno (Groupe Union Centre) et Bernard Jomier (Groupe Socialiste, Écologiste et Républicain) ont été nommés rapporteurs  de la mission qui vise à évaluer « l'impact de l'augmentation des complémentaires santé sur le pouvoir d'achat ».

Le compte-rendu précise que la commission des affaires sociales fera le point sur les conclusions afin de décider d'élargir ou non le sujet « au rôle et à l'évolution » des complémentaires santé.