Un transfert de plus vers les Ocam. L’Assurance maladie a annoncé aujourd'hui sa décision de réduire les remboursements des soins bucco-dentaires de 70% à 60%. Une mesure validée par le ministère de la Santé qui a déclaré dans un communiqué la « prise en charge plus large des soins bucco-dentaires par les complémentaires », et ce dès le 1er octobre 2023. Un déremboursement évalué à 500 millions d’euros en année pleine. Ce choix, qui a pour objectif de faire face aux difficultés budgétaires auxquelles est confronté le système de santé français, ne passe pas auprès des Ocam qui préviennent que leurs tarifs augmenteront en conséquence l’an prochain. « Cette décision aura mécaniquement des conséquences sur les cotisations », indique Marie-Laure Dreyfuss, déléguée générale du Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP).

Remaniement des remboursements

Avec cette mesure, le gouvernement continue d'alléger les dépenses de l'Assurance maladie dans différents secteurs et sur différents produits en se déchargeant sur les Ocam, malgré la grogne de celles-ci, déjà mises à contribution avec la taxe Covid d'1,5 milliards d'euros en 2021, puis avec le 100% santé qui leur a coûté 2 milliards en 2022. Le gouvernement souhaite d'ailleurs étendre le 100% santé, ce qui inquiète les Ocam qui craignent que cela augmente leur prise en charge. Rappelons également qu'en début d'année, un «comité de dialogue» s'est tenu pour préparer un transfert de dépenses de santé chiffré à 300 millions, de l'Assurance maladie vers les organismes complémentaires, dont le calendrier n'est toujours pas connu.

Notons que ces dépenses supplémentaires ne sont pas sans conséquences sur les assurés. En effet, l'UFC-Que Choisir a constaté une hausse des cotisations de plus de 7% en 2023. Une tendance qui semble se dessiner à la hausse, car plusieurs sujets sont encore sur la table, notamment la prise en charge par les complémentaires des fauteuils roulants et des prothèses capilaires dans le cadre du 100% Santé.