Harmonie Mutuelle et la MGEN, deux mutuelles fondatrices du groupe VYV, ont annoncé la redistribution d'une partie de leurs excédents à leurs adhérents, suite à de bons résultats financiers en 2024.
Des dizaines d'euros chez Harmonie Mutuelle
Dès la fin du mois de juin, 1,2 million de titulaires d'un contrat individuel chez Harmonie Mutuelle recevront un virement de 44 euros. Ce montant, ne constitue pas un remboursement de dépenses de santé, mais est bien une redistribution directe des résultats de la mutuelle.
Cette opération représente un total de 40 millions d'euros reversés, selon les déclarations (52,8 millions selon la calculatrice).
Les bénéficiaires éligibles sont les familles, les célibataires (jeunes ou retraités), et les entrepreneurs non-salariés, ayant au moins 2 ans d'ancienneté au 1er février 2025, et titulaires d'un contrat de complémentaire santé directement assuré et géré par Harmonie Mutuelle.
La MGEN prévoit également une redistribution de ses excédents
La MGEN a également annoncé son intention de redistribuer une partie de ses excédents. La mutuelle a en effet indiqué qu'à la lumière de son « très bon niveau de résultat 2024 et des premières analyses des tendances de consommation 2025 », elle engageait des travaux pour évaluer le montant d'une redistribution au bénéfice de ses adhérents.
La communication du groupe VYV, fruit de l'union entre la MGEN et Harmonie Mutuelle, précise que les comptes de la MGEN seront soumis à l'approbation des assemblées générales en juillet prochain. Ces assemblées valideront également le montant de la redistribution en faveur des adhérents.
Mise en place d'un « dividende éco-santé »
Par ailleurs, Harmonie Mutuelle s'apprête à distribuer une seconde enveloppe de 44 millions d'euros dans le cadre d'un nouveau mécanisme appelé le « dividende éco-santé ».
Ce dispositif, activé pour la première fois, concernera les 5 millions d'assurés, qu'ils soient adhérents individuels ou entreprises clientes. Les modalités et les montants précis de cette seconde redistribution seront définis lors d'un prochain conseil d'administration de la mutuelle.
Le « dividende éco-santé » a pour objectif de « favoriser une santé accessible et durable, en sensibilisant notamment aux bienfaits des comportements vertueux sur la santé », comme l'explique Harmonie Mutuelle. Il vise à « créer un cercle vertueux où l'adoption de réflexes de prévention plus réguliers et une consommation des soins plus responsable par les adhérents contribuent à générer des résultats positifs », que la mutuelle s'engage ensuite à redistribuer.
Le futur de la santé ou la santé du futur ?
Le « dividende éco-santé », vertueux en apparence, pourrait bien être le premier jalon d'une ère où nos comportements de santé, jadis privés, deviennent des critères de mérite financier.
Il est déjà facile d'imaginer le glissement en douceur vers des contrats mutuelles personnalisés, où la prime ainsi que le prix du contrat seraient modulés par une adhésion à un mode de vie « sain » ou « exemplaire », obligeant ainsi à dévoiler des informations personnelles aux mutuelles sur nos habitudes de santé.
Un futur pas si dystopique, qui fait écho à certains travers du service public. En 2024, la Quadrature du Net a révélé qu'un algorithme développé par l’Assurance maladie (CNAM) attribue depuis 2018 une note, ou score de suspicion, à chaque foyer bénéficiant de la Complémentaire Santé Solidaire (C2S), soit 7 millions de personnes parmi les plus pauvres de France.

Mais attention, ce n’est pas un remboursement. Non non. C’est un « dividende éco-santé », parce qu’on est récompensé d’être de bons petits assurés qui ne tombent pas malades. Bientôt, une prime si tu manges des brocolis et fais 10 000 pas par jour ? Et un malus si tu manges une raclette en février ?
Entre redistribution éclair pour éviter les foudres fiscales et future mutuelle à la sauce Black Mirror, on ne sait plus si c’est de la prévoyance... ou de la prévention d’amendes.