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La suppression de l’obligation d’ordonnance serait « un progrès », pour l’UDO

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Il se pourrait bien que les sénateurs vous redonnent la possibilité de délivrer des lunettes sans ordonnance, à vos porteurs de plus de 16 ans. Cette disposition, adoptée par un amendement au projet de loi Macron actuellement examiné au Sénat, serait un « progrès pour la qualité des soins optiques dans notre pays », selon l’Union des Opticiens (UDO). Le syndicat estime qu’il « vise à rendre un service de proximité essentiel aux porteurs de verres correcteurs qui souhaitent ou ont besoin d’acheter des lunettes dans un délai court (lunettes perdues, brisées...) ».

Car « si le porteur de lunettes doit pour cela disposer d’une prescription médicale, il ne pourra obtenir ses verres qu’après avoir consulté un ophtalmologiste, explique l’UDO en réagissant aux positions tenues par le Syndicats national des ophtalmologistes de France (Snof). Or les délais pour obtenir un tel rendez-vous sont aujourd’hui très longs (6 à 9 mois en moyenne) ». Et les délais d’attente sont encore loin d’être réduits par les délégations de tâches mise en place avec les orthoptistes.

« En l’occurrence, la France serait le seul pays de l’Union Européenne dans cette situation, les autres Etats n’imposant pas d’ordonnance », souligne le syndicat en rappelant que « depuis 1945 et jusqu’en 2014, la loi française autorisait les opticiens à délivrer des lunettes sans ordonnance aux personnes de plus de 16 ans. Or durant ces 70 années, aucun risque scientifiquement fondé n’a jamais été rapporté. Formés à répondre aux exigences de leur Charte de déontologie, les opticiens exercent leur profession avec un niveau d’éthique exemplaire ».

Aussi pour l’UDO, « laisser aux porteurs de verres la possibilité d’acquérir leurs lunettes chez l’opticien favorise ainsi le dépistage des maladies oculaires, contrairement aux affirmations du Snof. En complément, l’obligation d’ordonnance aurait pour effet d’encombrer les cabinets d’ophtalmologie et d’allonger encore le délai d’obtention des rendez-vous, ce alors que la France est confrontée à des « déserts médicaux » dans cette discipline. A l’inverse, les opticiens sont très bien répartis sur le territoire, permettant un service de proximité ».

Rappelons que l’obligation d’ordonnance a été votée en 2014 dans le cadre de la loi Consommation, « sans réaction particulière du Snof sur la pertinence de ce véhicule législatif pour une telle disposition », remarque le syndicat. « Dès lors, prétendre, que l’amendement supprimant cette obligation ne saurait être intégré dans une loi portant sur l’activité économique est incohérent et incompréhensible», conclut sa présidente, Catherine de la Boulaye.

Attention toutefois, rien n’est encore fait. Le projet de loi Macron doit être débattu en séance au Sénat à partir du 7 avril prochain. Le Gouvernement ayant engagé une procédure accélérée, si les deux chambres parlementaires n’ont pas trouvé d’accord, une Commission Mixte Paritaire (CMP) devra donner son avis sur le texte avant que les députés aient le dernier mot.

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