Saisi par Roche et Novartis, le Conseil d'Etat a une nouvelle fois débouté les laboratoires qui demandent l'annulation de la Recommandation Temporaire d’Utilisation (RTU) de l’Avastin dans le traitement de Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age (DMLA).

Pour mémoire, l'Avastin de Roche peut être employé pour traiter la forme humique de la pathologie oculaire depuis le 1er septembre 2015, et ce pour une durée de 3 ans renouvelable. Ce médicament, dont le prix a été fixé à 100 euros en mai 2016, reste beaucoup moins cher que le Lucentis de Novartis fixé à 738,69 euros par injection.

Selon nos confrères de Decision Santé, le Conseil d'Etat a estimé que « tous les principes de droit auraient été respectés, y compris le code de la santé publique selon lequel l’ANSM* ne peut établir une RTU qu’en l’absence de spécialité de même principe actif, de même dosage et de même forme pharmaceutique disposant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) ou d’une autorisation temporaire d’utilisation dans l’indication ou les conditions d’utilisation considérées ».

Le laboratoire Roche s'est fermement opposé à l'utilisation de son médication dans le traitement de la DMLA à plusieurs reprises. « Avastin a été développé et approuvé pour traiter certains types de cancer par voie intraveineuse. Il n’est autorisé dans aucun pays au monde pour un usage ophtalmique  », alertait le laboratoire en 2015.

La validation de la RTU court jusqu’en 2018 et peut être renouvelée pour une durée de 3 ans. Pour autant, l'Avastin n'est aujourd'hui que très peu utilisé pour traîter la pathologie oculaire. En cause, des précautions médicales imposées « floues » et « contraignantes ». Notons enfin que l'expiration du brevet exposera bientôt l'Avastin a la concurrence des génériques.

 

*Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé