Pour la première fois, des chercheurs américains de l’Université de Los Angeles ont mis au point une technique permettant de pratiquer une biopsie sur l’œil vivant, afin d’évaluer, dans le cas d’un cancer de l’œil, le risque présenté par la tumeur. En effet, si certaines d’entre elles restent bénignes, d’autres possèdent un fort potentiel métastatique. Très agressives, elles peuvent rapidement s’étendre au foie et à d’autres organes vitaux.

Le mélanome oculaire attaque les cellules pigmentées de la rétine. Selon des études précédentes, les patients dont les tissus tumoraux révèlent l’absence d’une copie du chromosome 3 ont les cancers les plus agressifs : la moitié d’entre eux décèdent dans un délai de 5 ans.
Les scientifiques ont étudié un groupe de patients avec un cancer de l’œil récemment décelé. Avant l’opération chirurgicale, qui vise à réduire la tumeur par radiation, en implantant un disque contenant des boulettes radioactives sur l’œil, ils ont prélevé à l’aide d’une aiguille ultrafine des cellules tumorales. Celles-ci ont par la suite grossi in vitro, puis ont été analysées pour déterminer la présence ou non de la copie du chromosome 3.
Sur les neuf patients ainsi étudiés, quatre ont été identifiés comme risquant des métastases agressives. Les cinq autres ont été jugés à faibles risques.

Ce procédé, testé pour la toute première fois, représente une grande avancée dans le traitement du cancer de l’œil. "Les médecins qui sauront que leur patient possède un risque de métastase pourront très tôt envisager des traitements plus agressifs pour augmenter ses chances de survie" explique le Dr Tara Young, membre de l’équipe de recherche. "Cela permettra également aux patients dont le risque est faible d’être soulagés et de vivre mieux".
Rappelons qu’en France, le cancer de l’œil touche 400 nouvelles personnes chaque année.