Si 1 Français sur 7 se prive de soins pour des motifs financiers, 7% d'entre eux vivent sans aucune couverture complémentaire, qu'elle soit privée ou universelle (CMU). Evoquée hier dans nos colonnes (voir news en relation), l'enquête de l'Irdes se penche également sur les complémentaires santé et, pour la première fois, calcule l'effort financier nécessaire aux ménages pour en bénéficier. Plus de 9 Français sur 10 déclarent disposer d'une couverture santé, dont un peu plus de 7,5% au titre de la CMU.
Sans surprise, l'absence de complémentaire varie fortement selon la situation sociale. Ainsi, elle concerne 15% des ménages dont le revenu n'excède pas 840 euros par mois et devient marginale (4%) parmi les foyers disposant de plus de 4600 euros par mois. Avec 18%, les chômeurs sont ceux pour qui l'accès à une complémentaire est le plus difficile.

L'enquête de l'Irdes tente également de répondre à la question : quel effort financier doit fournir un ménage pour acquérir une complémentaire ? Son acquisition représente 10,3% du revenu des foyers les plus pauvres et moins de 3% les plus aisés (plus de 1867 euros par mois). En définitive, les plus modestes consacrent une part plus importante de leurs revenus pour acquérir des contrats offrant des garanties moins importantes.

D'autre part, plus de la moitié (57%) des complémentaires est obtenue par l'intermédiaire de l'entreprise, qui y participe en moyenne à hauteur de 50%.Ce sont les ménages de cadres qui, de loin, bénéficient le plus souvent des contrats collectifs (71%) contre 49% pour les ouvriers non qualifiés.
Or, l'absence de couverture complémentaire est le principal facteur de renoncement aux soins : 32% des personnes non couvertes déclarent s'être privés de soins. Le rapport de l'Irdes conclut "que malgré la CMU et la mise en place du chèque santé qui tarde à se développer, l'accès à la couverture complémentaire reste encore fortement inégal en France".