Une équipe de chercheurs sino-américaine aurait trouvé un traitement contre la cataracte, se substituant ainsi à la seule solution existante aujourd’hui : la chirurgie. L’étude, publiée mercredi 22 juillet par la revue Nature, met en évidence une régression de l’opacité du cristallin grâce à un collyre à base de lanostérol. La molécule, implantée sur des chiens et lapins atteints de cataracte, n’a pas encore été testée chez l’homme. Cette découverte ouvre la porte à une approche pharmacologique de cette maladie.

Transparence accrue

Les cristallins de lapins traités présentaient une augmentation significative de leur transparence. L’instillation du collyre chez des chiens a provoqué un accroissement de la clarté du cristallin.

Le lanostérol est capable de dissoudre les structures protéiques anormales au sein de cellules du cristallin. Les chercheurs ont également évalué l’aptitude de la molécule à s’opposer au lent processus de dénaturation des cristallines et de formation d’agrégats.

Une alternative à la chirurgie

La cataracte touche une personne sur cinq à partir de 65 ans, une sur trois chez les plus de 75 ans et près de deux sur trois après 85 ans. Affectant des dizaines de millions de personnes dans le monde, elle est responsable de plus de la moitié des cécités.

La chirurgie actuelle consiste en une incision de 3 millimètres dans la cornée. Une sonde à ultrason est ensuite introduite pour fragmenter le cristallin opacifié dont les morceaux sont aspirés. Ce n’est qu’après que l’implant est mis en place.

Ces opérations modernes restent malgré tout à risques et des possibilités d’infection existent. Avec le vieillissement de la population mondiale, le recours à la chirurgie de la cataracte « pourrait doubler au cours des vingt prochaines années » selon Fielding Hejtmancik, docteur au National Eye Institute de Rockville dans le Maryland.