Eric Woerth, ministre du Budget, réfute l'argumentaire des complémentaires santé. Celles-ci imputent l'augmentation de leurs cotisations en 2009 au relèvement de la taxe sur leur chiffre d'affaires. Et laissent planer la menace d'augmentations plus lourdes si cette taxe est maintenue à hauteur de 5,9%. "Il est inexact de lier l'augmentation des tarifs des complémentaires santé à la hausse de cette taxe", affirme Eric Woerth dans un entretien accordé au Parisien/Aujourd'hui en France. Pour étayer ses propos, le ministre avance deux arguments. D'une part, "ces augmentations seront très différentes selon les organismes : elles pourraient varier de 0 à 7,5%". D'autre part poursuit-il, "le rapport du HCAAM (Haut Conseil pour l'avenir de l'assurance maladie) de juillet 2008 montre qu'entre 2001 et 2006, la profitabilité des organismes complémentaires n'a cessé de s'améliorer. Alors que les dépenses de santé ont augmenté de 32,2%, leur chiffre d'affaires a augmenté de 48,2%".

Les organismes complémentaires ont annoncé des tarifs en hausse de 3,5 à 7,5% à compter du 1er janvier 2009. A la même date, leur contribution au financement de la CMU passera de 2,5% à 5,9% de leur chiffre d'affaires. Eric Woerth laisse entendre que ce niveau de contribution n'est pas exceptionnel. "Cette hausse finance le Fonds de la couverture maladie universelle complémentaire et les besoins de ce fonds sont pérennes. Afin que l'évolution des cotisations des complémentaires soit justifiée par une amélioration des garanties plutôt que des bénéfices, le ministre souhaite "un maximum de transparence". Le Parlement "a demandé que l'Autorité de contrôle des assurances et mutuelles (Acam) et le Fonds de la couverture maladie universelle complémentaire transmettent chaque année les informations nécessaires à l'établissement d'un rapport public sur l'évolution des cotisations et des prestation offertes".