La Commission Européenne enquête actuellement auprès des opticiens. Le projet de fusion entre Essilor et Luxottica fait en effet l‘objet d‘un examen minutieux des autorités antitrust européennes, selon la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager, invitée du forum européen Ambrosetti en Italie.

Car si les deux groupes espèrent boucler l‘opération avant la fin de l‘année, il leur faut auparavant obtenir le feu vert des autorités de la concurrence dans plusieurs pays. Le dossier est déjà bien avancé en Amérique du Nord, mais les autorités européennes n'ont officiellement été notifiées que le 22 août. Ainsi pour Margrethe Vestager, il est trop tôt pour dire si Essilor et Luxottica auraient à faire des concessions en échange du feu vert de l‘UE.

Interrogée par Reuters, la commissaire précise : “Même s‘il s‘agit d‘une intégration verticale, quand on a des parts de marché de cette ampleur (...) une analyse approfondie est nécessaire. Ce sont des groupes qui ont des parts de marché très importantes et, s‘agissant des lunettes de soleil et des verres optiques, il s‘agit d‘un marché considérable alors je ne peux pas dire".

"Une intégration verticale, entre deux sociétés présentes à des stades différents de la chaîne de production, est en principe moins inquiétante pour les autorités antitrust qu‘une fusion horizontale qui accroît les parts de marché d‘un groupe. Mais un rapprochement vertical peut bloquer ou freiner l‘accès de la concurrence à des fournisseurs ou acheteurs, ce que tentera de déterminer la CE", souligne Reuters.

Comment ? Nous l'avons appris lundi 28 août... En enquêtant auprès des professionnels concernés. Certains opticiens ont reçu un questionnaire en ligne, "une demande formelle de renseignements sur les marchés où les entreprises parties à l’opération sont actives. Des informations identiques ou similaires sont également recherchées auprès d’autres entreprises opérant dans les secteurs concernés, en particulier des clients et des concurrents", précise la Commission dont l'objectif est "d'empêcher que la concurrence ne soit entravée de manière significative, notamment du fait de la création ou du renforcement d'une position dominante".

Rappelons qu'Essilor et Luxottica ont annoncé en janvier dernier leur rapprochement, pour créer un géant de l'optique avec un chiffre d‘affaires de plus de 15 milliards d‘euros et une capitalisation boursière de 47 milliards.