Changera, changera pas ? Le chômage partiel pouvait déjà sembler difficile à comprendre, et cela s’est empiré ces derniers jours avec les nombreuses déclarations ministérielles, aussi divergentes que contestées, à son sujet. Muriel Pénicaud, ministre du Travail et mère porteuse du chômage partiel, a mis les points sur les i hier soir en prenant la parole sur BFMTV.

« Je peux vous le dire : le dispositif a déjà évolué au 1er juin et il n’y aura pas de nouveau changement au 1er juillet. Il n’y aura pas de changement concernant le remboursement des entreprises, et pas de changement pour l’indemnisation des salariés. »

Un salarié au chômage partiel percevra donc toujours 70% de son salaire brut (100% au Smic), soit 84% du net.
Comme c’est le cas depuis le 1er juin, l’État remboursera à l’employeur 85% des 70% du salaire brut versé (contre 100% auparavant).
Nous vous invitons à revoir notre tableau explicatif pour tout comprendre des chiffres du chômage partiel.

Les couacs du gouvernement

Ce message se voulant rassurant de Muriel Pénicaud va à l’encontre de la tendance générale instaurée par d’autres membres du gouvernement depuis quelques jours. Vendredi 12 juin, Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’État à l’Économie, indiquait que les entreprises devraient payer une part un peu plus importante du chômage partiel à partir de juillet, et que l’indemnisation du salarié diminuerait.

Hier matin, Gérald Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes Publics, confirmait l’augmentation de la part de prise en charge du chômage partiel par l’employeur, mais affirmait lui que « le salarié ne verra pas la différence ». Quand, dans le même temps, Bruno Le Maire ne se disait « pas favorable à une baisse de l’indemnisation » pour « faut préserver le pouvoir d’achat des salariés ». « L’ajustement a été fait au 1er juin, c’est le bon. C’est dans cette direction-là qu’il faut continuer », a appuyé le ministre de l’Économie.

Un message à la presse du ministère du Travail en début d’après-midi voulait mettre fin aux couacs, indiquant que « l’information selon laquelle l’indemnisation des salariés en activité partielle passerait à 60% du brut au 1er juillet est inexacte. Il n’y aura aucun changement d’indemnisation pour les salariés en activité partielle au 1er juillet ». Un message confirmé et précisé par Muriel Pénicaud quelques heures plus tard, donc.

Se préparer à une évolution prochaine

La ministre du Travail a néanmoins laissé entendre que cette version du chômage partiel ne durerait pas. « Je suis en train de travailler avec les partenaires sociaux pour mettre en place un dispositif de longue durée pour les secteurs durablement touchés, comme l’automobile, le tourisme, etc. » Les secteurs ayant subi un arrêt de 2 mois mais qui ont pu repartir après le 11 mai, comme c’est le cas pour les opticiens, doivent s’attendre à une évolution très importante d’ici la rentrée. « Il faut repartir travailler », a martelé Muriel Pénicaud. Le message est clair.