Dans le cadre d’une semaine de mobilisation, dont nous vous parlions hier, artisans et commerçants de proximité ont écrit une lettre ouverte au Président de la République. Publiée dans plus de 60 quotidiens de la presse nationale et régionale le 2 décembre, elle met en avant onze propositions « pour redonner à nos entreprises la capacité de développer leur chiffre d’affaires ». Objectif : remettre le pays sur le chemin de la croissance.

« La croissance et l’emploi, c’est nous ! »

Signé par l’Union professionnelle artisanale (UPA)*, qui lançait en 2013 le mouvement des « sacrifiés » pour protester contre l’augmentation continue des prélèvements sur les entreprises de proximité, le courrier adressé à François Hollande a également été remis aux principaux représentants des pouvoirs publics (Sénat, Assemblée nationale, préfectures, conseils régionaux...). L’organisation professionnelle y explique notamment que « les entreprises de l’artisanat et du commerce de proximité subissent une baisse d’activité depuis plus de 10 trimestres consécutifs. Pourtant elles ont créé 600 000 emplois salariés et plus de 100 000 entreprises supplémentaires ont vu le jour en 10 ans. L’artisanat et le commerce de proximité sont ainsi le principal levier de croissance et d’emploi du pays ». Pour son président, Jean-Pierre Crouzet, « à force de décisions unilatérales, de prélèvements supplémentaires et d’une complexité toujours plus grande, nos entreprises sont aujourd’hui en danger. Ça suffit ! Il faut sortir de ce dialogue de sourd avec les décideurs politiques. A eux de redonner une chance à nos entreprises de retrouver de la compétitivité et de remettre la France sur la voie de la croissance et de l’emploi ».

« Monsieur le Président, il est encore temps d’agir »

Et « pour redonner à nos entreprises la capacité, de développer leur chiffre d’affaires, d’investir, d’embaucher, de former les chefs d’entreprise, les salariés, les apprentis, de faire découvrir aux jeunes nos métiers, bref de remettre le pays sur le chemin de la croissance », l’UPA appelle le Président de la République à prendre les décisions qui suivent sans délai :

• « Supprimer le compte pénibilité qui est totalement impraticable dans nos entreprises compte tenu de sa complexité,

•Remplacer dès 2016 le Crédit d’impôt compétitivité emploi -CICE- par une baisse directe et généralisée des charges sociales qui pèsent sur les entreprises,

•Abandonner l’obligation d’information préalable des salariés en cas de cession de l’entreprise, mesure qui va fragiliser plutôt que faciliter la transmission de l’entreprise,

•Annuler les ponctions de l’Etat sur les fonds destinés à la formation des chefs d’entreprise de l’artisanat issus des contributions des entreprises,

•Stopper les projets de généralisation de l’ouverture des grandes surfaces le dimanche et conforter le commerce de proximité qui crée trois fois plus d’emplois à chiffre d’affaires égal,

•Lutter efficacement contre la concurrence déloyale issue du détachement illégal de travailleurs, en faisant en sorte que toutes les entreprises soient soumises aux mêmes règles,

•Accélérer la réduction des dépenses de l’Etat et des collectivités locales afin de réduire les prélèvements sur les entreprises, de manière équitable, quelle que soit la taille de l’entreprise,

•Imposer aux organismes de recouvrement fiscaux et sociaux d’accompagner les plus petites entreprises,

•Mobiliser les banques et la Banque publique d’investissement -BPI- afin qu’elles soutiennent les trésoreries des entreprises en difficultés passagères,

•Instaurer un processus législatif qui privilégie la stabilité des règles,

•Tenir compte de l’avis des organisations représentatives des entreprises avant d’engager toute modification législative ou réglementaire ».

* L’UPA défend les intérêts de 1 300 000 entreprises françaises de l’artisanat et du commerce de proximité.