La proportion de Français déclarant qu’ils font « de plus en plus attention aux conséquences que pourraient avoir sur la santé les produits qu’ils achètent » n’a jamais été aussi élevée (82% en 2019 vs 76% en 2012). De plus, les études l'indiquent, la crise sanitaire que nous traversons va renforcer notre responsabilité écologique. Selon une enquête réalisée à partir des données de Sociovision (groupe Ifop), les Français se préoccupent de plus en plus des effets nocifs de la pollution. Le chiffre a bondi en 3 ans (24% en 2017 vs 46% en 2019). 

Dans ce contexte, nous avons décidé de dresser le portrait de Sébastien Bétend. Pour cet opticien-écolo, le développement durable est au cœur de son métier. Tout a commencé en 2012, lorsque Sébastien ouvre à Bron, près de Lyon (69), le premier magasin en France, éco-conçu alliant optique-lunetterie et développement durable, qui « incarne ses valeurs et ses engagements éthiques, sociaux, économiques et écologiques ». Du sol au plafond, le matériel utilisé est fabriqué en France : mobilier, carrelage, aspirateur, radiateur, meuleuse… jusqu’aux stylos et aux produits d’entretien.

Premier magasin en France, éco-conçu - création agence Richard Bagur

Premier magasin en France, éco-conçu - création agence Richard Bagur

Une prise de conscience

« Au total, 27 mois de recherches et 6 000 heures de travail ont été nécessaires pour imaginer ce concept inédit jusqu'à aujourd'hui », se remémore pour acuite.fr Sébastien Bétend. Désireux d’être le plus transparent possible pour satisfaire ses clients, votre confrère a également demandé à ses fabricants une certification attestant que les faces des montures, les branches, les conceptions, les assemblages, la coloration ainsi que les finitions soient réalisées en France. « Toutefois, je me suis aperçu qu’aucune des matières des collections de lunettes proposées en magasin n’était biodégradable », affirme-t-il.

Modèle TT - collection 2018

Modèle TT - collection 2018

Une nouvelle collection « en série limitée »

Spécialisé dans le développement durable depuis 10 ans, cet opticien a alors lancé en 2014 sa première collection de lunettes écologiques OpSB (pour l’Optique par Sébastien Bétend). « Le matériau utilisé pour mes 3 premières lignes était biodégradable à 80% en 5 ans (en terre) et entièrement recyclable », fait-il savoir.

Modèle ST - collection 2018

Modèle ST - collection 2018

Pour aller encore plus loin, Sébastien Bétend commercialisera d’ici à la fin du confinement, sa 4e collection en bio-acétate biodégradable à 97,7% en 3 mois (en terre) et toujours recyclables à 100%. « Nous sommes sur une collection en série limitée à un prix abordable », poursuit-il. Un certificat de fabrication française est livré à chaque nouvelle commande afin de garantir l'origine de fabrication des faces et des branches ainsi que les conceptions, assemblages et finitions. « Même les étuis sont conçus, tissés et imprimés en France, tout comme la PLV », assure l’opticien-écolo.

Des formations de coaching

En parallèle, votre confrère propose aux opticiens des formations de coaching en développement durable. Celles-ci sont destinées à ceux et celles qui souhaitent « évoluer vers une transition écologique ». « J'aide mes confrères et consœurs à travailler sur la création ou la mutation de leur magasin en proposant par exemple aux opticiens de changer quelques marques, ou petit à petit, tous leurs stocks de lunettes fabriquées très loin et de manière peu éthiques, pour travailler avec de vrais fabricants français, dans leur point de vente », souligne-t-il.

Pour mieux cibler la demande, Sébastien Bétend commence par un entretien téléphonique afin d'évaluer les exigences de ses clients et de préparer un travail efficace. Il se déplace ensuite en magasin pour « identifier votre clientèle, voir les différents types de lunettes et matériaux proposés, etc ».

« De par mon expérience, ma proposition finale peut répondre à une grande exigence et aider à attirer de nombreux clients. Je suis parti sans fichier clients, avec un concept complètement innovant, sans 2e paire offerte, ni réseaux fermés et en ne proposant que des montures optiques et des verres fabriqués en France. Avec au total 7 concurrents à moins de 1 km (pour une ville de 40.000 habitants). Je peux faire gagner énormément de temps à mes confrères et consœurs, qui souhaitent allier optique et développement durable. L'an dernier, après moins de 7 années d'activité, j'ai vendu mon fonds de commerce à Julien Gouyon, gérant Optiques Nouvelles qui poursuit sur la même ligne. », conclut-il.