Avec NetLooks, Pierre Andrieu, fondateur de l’Esol en 2001, poursuit son aventure entrepreneuriale. Cette semaine, il ouvre à Nancy un magasin d’optique qui développe une autre approche du métier et remet le client au cœur du dispositif à travers la technologie. Interview...

Acuité : Quel est le concept de votre magasin ?

Pierre Andrieu : Nous proposons des lunettes sur-mesure adaptées à la morphologie du client, ses goûts, ses envies… Nous utilisons une technologie qui permet en quelques secondes de numériser le visage puis de reconstituer un avatar en 3D. Ensuite, l’opticien et le client co-construisent la monture et choisissent la face, les branches, la plaque d’acétate… pour élaborer un modèle unique. L’essayage virtuel permet enfin de se voir en 3D avec la création.

A. : Comment est née cette idée ?

P.A. : J’avais ce projet en tête depuis plusieurs années, mais la technologie n’était pas mûre. Quand j’ai commencé à porter des lunettes, je me suis rendu compte que le choix se faisait souvent par défaut. Peu de montures correspondent à la morphologie de chaque porteur. J’ai donc décidé de partir du besoin du client pour construire une monture et me suis appuyé sur la technologie.

A. : Combien de temps a-t-il fallu pour concrétiser le projet ?

P.A. : Je suis physicien de formation et j’ai donc mené des études et réalisé le cahier des charges pour la technologie recherchée. Avec l’aide de centres de recherche, nous avons co-développé les outils informatiques. La phase de R&D a duré 18 mois, des brevets ont été déposés et nous sommes labellisés « Entreprise Innovante » par la BPI.

A. : Quelle est la force de votre concept ?

P.A. : Aujourd’hui, NetLooks gère toute la chaîne sans intermédiaire : design, modélisation, essayage virtuel, production et vente. Nous offrons donc un excellent rapport qualité-prix. Nos montures, réalisées en acétate, sont fabriquées en France et vendues à partir de 179€. Avec 27 formes de face, 6 formes de branches et 70 plaques d’acétate, le client a le choix parmi un million de combinaisons possibles. La personnalisation est même poussée jusqu’à graver un texte personnel dans les branches.

A. : Que pensez-vous du débat autour des prix des lunettes et du reste à charge pour le client ?

P.A. : Nous nous positionnons différemment. Notre innovation est non seulement technologique, mais aussi dans le business model. Les clients recherchent la qualité et ne veulent pas une ixième paire pour 1€. Un nouveau mode de consommation apparaît : consommer moins mais mieux. De plus, je pense que notre secteur a trop communiqué sur les prix et a dénaturé l’aspect technique du métier. Nous avons un vrai savoir-faire et une valeur ajoutée à valoriser.

A. : NetLooks propose également un univers particulier. A quoi ressemble le magasin ?

P.A. : Notre surface de vente s’étend sur 60 m². Nous avons fait appel à deux jeunes designers talentueux, lauréats 2014 du Prix Hermès du design, pour créer un univers organique et naturel : mobilier tout en courbes, plafond avec des lames verticales…

Acuité reviendra dans une seconde news sur les projets de développement de Pierre Andrieu et son concept Netlooks. Restez connectés...