Dans le cadre de l'examen du Plan de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2017, le député de la Moselle Denis Jacquat (Les Républicains) a interpellé Marisol Touraine sur la prise en charge des aides auditives. « Une fois de plus, je voudrais rappeler l’éternel oublié des PLFSS ou autres lois récentes concernant la santé. C’est le reste à charge beaucoup trop élevé concernant les prothèses auditives… », déplore-t-il. 

La ministre de la santé a exprimé sa volonté de l'améliorer : "Les  audioprothèses ont fait l’objet de premières dispositions dans la loi de modernisation de notre système de santé, qui a vu l’extension d’un forfait social — qui aujourd’hui s’applique aux patients bénéficiaires de la CMU-c — aux patients disposants d’une Aide à la complémentaire santé (ACS)". Elle a ensuite souligné que, si les comptes de la Sécurité sociale sont « rétablis », « nous ne sommes pas encore au bout du chemin pour l’Assurance maladie et il serait inconséquent de dire que nous allons en un an régler tous les problèmes qui, depuis 10, 15 ou 20 ans ne le sont pas ». 

Pour appuyer ses propos, elle a cité en exemple les soins dentaires qui vont faire l’objet selon les promesses du gouvernement, d’un plan de prise en charge. "Le même type de réflexion sera menée pour les audioprothèses. Ce sont des prises en charge améliorées qui se mettront en place au fur et à mesure que le rétablissement de la situation nous le permettra, ce qui doit pouvoir se faire relativement rapidement », a-t-elle conclu. 

Dans un communiqué de presse, le Syndicat national des audioprothésistes (Unsaf) salue cette ouverture qui "signe une prise de conscience au niveau du gouvernement et est prête à engager le travail avec les Pouvoirs publics et l’Assurance maladie, pour revaloriser l’intervention du régime obligatoire".

Pour le syndicat, "une enveloppe de 100 millions d’euros en année pleine permettrait de diviser par deux le reste à charge moyen des adultes, actuellement d’environ 1 000 euros par oreille, causé par un tarif de remboursement datant de 1986. Seule cette solution permet d’apporter une amélioration sensible et efficace de l’accès à l’audioprothèse pour tous, en évitant la tarification en fonction de l’âge opérée par les complémentaires santé (75 % de la dépense en audioprothèse est constatée chez les plus de 65 ans)". Et de conclure : "l’appareillage auditif, par l’amélioration immédiate de qualité de vie de ses utilisateurs, a des effets documentés sur la consommation des soins médicaux et la prévention de la perte d'autonomie, avec à la clé des économies rapides sur les dépenses de santé".