Depuis 2015, les pharmaciens perçoivent des honoraires de dispensation pour compenser la baisse de leur marge, liée à la baisse des prix des médicaments remboursables voulue par les pouvoirs publics, et de leur volume. Des honoraires versés par l’Assurance maladie (pour les 2/3) et les complémentaires santé (pour le 1/3 restant). 

A titre d’exemple, jusqu’au 31 décembre, lorsqu’un pharmacien vend une boîte de médicaments prescrite, il touche 1,02 euro fixe.

L’entrée en vigueur d’un accord conventionnel passé en 2017 entre les pharmaciens et l’Assurance maladie va entraîner l’augmentation de ces compensations dès janvier 2019.

Fin du remboursement systématique 

Pour le moment, l’Assurance maladie continuera de prendre en charge les 2/3 des honoraires. Elle a d’ailleurs prévu un plan de financement de 280 millions d’euros sur 3 ans. Cependant, certaines complémentaires santé refuseront dès l’année prochaine de contribuer à ces compensations perçues par les pharmaciens sur les médicaments remboursés à 15%. C’est donc le patient qui paiera la différence.

« L’Assurance maladie nous l’a confirmé lors d’une réunion de travail le 14 novembre : si leurs contrats ne prévoient pas de rembourser les médicaments à 15% ou 30%, les complémentaires santé ne participeront pas aux honoraires du pharmaciens », s’insurge Philippe Gaertner, président de la FSPF (Fédération des syndicats pharmaceutiques de France) auprès de nos confrères du Parisien. Avant de poursuivre, « on va créer un nouveau reste à charge au moment où on cherche à les supprimer ». 

Concrètement, une boîte de somnifère (le Stilnox), vendue à 3,90 euros en pharmacie mais remboursée partiellement coûte aujourd’hui 2,63 euros à un patient. En 2020, après la dernière étape de la réforme, elle lui coûtera 4,31 euros, soit 64% d’augmentation.