La réforme instaurant la résiliation « sans frais et à tout moment » des contrats de complémentaire santé va-t-elle être repoussée ? C’est le souhait formulé par les organismes complémentaires. Ces derniers ont demandé à Olivier Véran, ministre de la Santé, de reporter de 6 mois cette réforme, qui devait entrer en vigueur au plus tard le 1er décembre 2020. Pour le moment, aucune décision n’a été prise dans un sens ou dans l’autre.

« Inflation galopante des tarifs »

Alors que les complémentaires santé souhaitent obtenir un délai supplémentaire pour des questions « techniques », les associations, l’UFC-Que Choisir, la CLCV, familles rurales et l’Unaf, ont réaffirmé leurs positions dans une newsletter publiée ce mardi 9 juin.

Elles mettent en exergue « la flambée des cotisations (700 euros en moyenne en 2020, + 50% depuis 2006) et la qualité très inégale des garanties contribuent aux renoncements aux soins, dont l’ampleur est alarmante ». « Cette inflation galopante rend d’autant plus indispensable l’entrée en vigueur de la résiliation des contrats de complémentaire santé », poursuivent-elles.

« Les pratiques nocives doivent cesser »

Pour ces dernières, « les pratiques nocives doivent cesser ». Parmi 17 des principaux organismes de complémentaires, 14 « persistent à ne pas distinguer leurs remboursements de ceux de la Sécurité sociale ». De même, 12 d’entre eux « n’expriment pas leurs indemnisations sur l’optique, le dentaire et les audioprothèses en euros, mais avec des pourcentages supérieurs à 100% (jusqu’à 150%, 200% voire 400%) ». Dans ce contexte, les pouvoirs publics doivent « imposer une présentation harmonisée de leurs brochures ».

Pour rappel, adaptée en juillet dernier, cette réforme permet à tout assuré de mutuelles, institutions de prévoyance ou sociétés d’assurance, de résilier son contrat dès la fin de la 1re année de souscription, plutôt que d’attendre la date d’anniversaire. Objectif du gouvernement : faire jouer la concurrence plus facilement en matière de complémentaire santé. A plusieurs reprises, les Ocam étaient montés au créneau brandissant la menace d’une « augmentation des frais de gestion quasi automatiquement ».