Dans son dernier rapport, la Cour des comptes préconise d’ouvrir aux opticiens diplômés d’un master (Bac +5) la prescription en première intention des équipements optiques. Objectif : raccourcir les délais d’attente chez les ophtalmologistes (80 jours en moyenne) et faire face à une diminution de l’ordre de 20% de la densité moyenne des praticiens d’ici 2030 (évaluation de la Cour des comptes).

Face à cette recommandation, le groupe Point Vision a adressé à ses clients mardi 23 octobre, un questionnaire pour recueillir leur avis sur les propositions du rapport de la Cour des comptes en matière d’évolutions du rôle de l’opticien. En préambule, la société a indiqué qu’elles représentaient un « risque pour la qualité des soins en ophtalmologie ».

Le Rassemblement des opticiens de France (Rof) « s’étonne de cette démarche, déontologiquement problématique et ouvertement malveillante à l’égard des opticiens. Ce n’est pas le principe de ce questionnaire qui nous heurte mais les commentaires qui précèdent chaque question ».

« Des parcours de soins sécurisés, en partenariat avec les ophtalmologistes »

Pour réduire les délais d’attente, le travail aidé a été déployé à grande échelle (délégations de tâches aux orthoptistes, infirmières… déjà mises en place dans 60% des cabinets d’ophtalmologistes). Toutefois, pour le syndicat, « cette solution ne permet pas de régler l’accès aux soins visuels de manière égalitaire pour tous les Français ».

Et de poursuivre : « le Rof a toujours réaffirmé la nécessité d’un travail en partenariat avec les ophtalmologistes et n’a jamais demandé que les opticiens puissent réaliser, comme cela est indiqué dans le questionnaire Point Vision, un diagnostic ».

Le syndicat propose de s’appuyer sur les professionnels de santé et d’utiliser les nouvelles opportunités offertes par la télémédecine. Avant de conclure : « cela repose sur la mise en place de parcours de soins sécurisés, en partenariat avec les médecins qui restent seuls décisionnaires quant au diagnostic médical à effectuer ».