81% des ophtalmologistes sont favorables à la possibilité donnée aux patients de renouveler leurs lunettes chez l’opticien à partir d’une ordonnance médicale valide. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude publiée par le Snof (Syndicat national des ophtalmologistes de France).

Les oppositions au renouvellement chez l’opticien, inscrites sur l’ordonnance, sont peu fréquentes de la part des praticiens. 95% d’entre eux n’indiquent jamais la mention « non renouvelable », sauf si l’état clinique du patient le justifie.

Pourtant, selon cette enquête, 44% des ophtalmologistes pensent que moins d’un tiers de leurs patients sont favorables au renouvellement des verres correcteurs chez l’opticien. Des résultats qui s’inscrivent dans la lignée d’une précédente étude : 9 Français sur 10 considéraient l’ophtalmologiste comme le plus compétent pour dépister d’éventuels problèmes oculaires.

Autre enseignement de cette étude : plus de 80% des opticiens « ne s’acquittent pas ou rarement de l’obligation d’information au prescripteur lors d’un renouvellement de verres correcteurs avec adaptation ». « Un manque de coordination qui nuit au suivi médical des patients et que les ophtalmologistes déplorent », peut-on lire dans cette étude.

Un retour d’information des opticiens jugé « insuffisant »

Les praticiens révèlent recevoir moins de 10 messages par trimestre. Plus de 8 opticiens sur 10 ne transmettent pas d’information au prescripteur lors d’une modification de verres correcteurs, malgré leur obligation d’information et le risque d’amende. Or, 76% des ophtalmologistes consignent systématiquement cette instruction quand elle existe.

« Nous invitons les opticiens à prendre leurs responsabilités »

« Le renouvellement des verres correcteurs par les opticiens est une solution pertinente pour réduire les délais de délivrance des équipements optiques à condition que son cadre soit respecté. Le retour d’information vers l’ophtalmologiste est obligatoire, mais l’étude nous montre que plus de 8 opticiens sur 10 ne s’acquitteraient pas de cette obligation, alors qu’elle est essentielle dans l’intérêt de la santé du patient », commente le Dr. Thierry Bour, président du Snof.

Et de conclure : « le taux d’adaptation chez l’opticien devrait augmenter à partir de 2020 dans le cadre de la réforme 100% Santé. Nous serons donc attentifs à ce que cette réforme s’accompagne de mesures efficaces afin de rendre effective la transmission des données des adaptations des opticiens. Nous invitons les opticiens à prendre leurs responsabilités ».