Thierry Villette, directeur du service R&D neuro-bio-sensoriel chez Essilor

Baisse progressive de la vue, trouble de la vision des couleurs, gène face à la lumière vive… Les signes de la cataracte apparaissent le plus souvent à partir de 60 ans. Avec 23 millions d’opérés chaque année dans le monde c’est la première cause de cécité. Lors de la 6ème édition des Journées d’Etudes Vision & Prospective à Val d’Isère, Thierry Villette, directeur du service R&D neuro-bio-sensoriel chez Essilor est intervenu sur le thème : « phaco-exérèse ; au bout du tunnel, la parfaite lumière ? ».  La phaco-exérèse consiste à l’ablation extra-capsulaire du cristallin (avec conservation de la capsule cristallinienne) par une incision cornéenne réduite (de 5 à 6 mm). Cette opération est pratiquée lorsque les limites de la phacoémulsification sont atteintes (noyau cristallinien non accessible avec une phacoémulsification par ultrasons).  

Les risques post cataracte

Le cristallin extrait, est remplacé par un implant. Pour Thierry Villette,  « la moyenne de port d'un implant est de 12 ans et peut même atteindre 30 ans ». Il en existe deux types : blanc ou jaune. Dans sa présentation, le chercheur a expliqué que l’implant jaune protège davantage contre les UV et filtre la lumière bleue, comprise entre 400 et 500 nm. L'inconvénient pour le porteur est surtout en vision nocturne. En ambiance scotopique, il existe un glissement vers le bleu du spectre de lumière perçue par l’œil humain. La sensibilité scotopique diminue ainsi de 14 % par rapport au filtre UV seul. Il faut savoir également que la transmission d'un oeil pseudophaque avec un implant jaune est identique à celle d'un oeil de 53 ans. « Après l'opération de la cataracte, le risque de DMLA augmente, il faut se protéger des UV et de la lumière bleu-violet » souligne Thierry Villette. L'implant jaune est la solution la plus simple (aux Etats-Unis, 41% des chirurgiens l’utilisent) pour le patient opéré afin de réduire l'éblouissement, la photosensibilité et protéger la rétine des risques de maculopathies accrus. Dans le cas contraire, les pseudophaques doivent mettre des filtres médicaux proposés par les sociétés spécialistes en basse vision : (Eschenbach avec les lunettes de protection Wellness Protect, Essilor avec les verres solaires Polycore ou les filtres colorés Kiros), de manière à couper la lumière bleue nocive.