Cet après-midi, lors de son colloque "Opticien de Santé"*, la Fnof (Fédération nationale des opticiens de France) dévoilera les conclusions d'une vaste étude menée avec le cabinet Gallileo Business Consulting sur les pratiques des complémentaires santé. Nous vous dévoilons en avant-première la synthèse de ses résultats, sur la base desquels le syndicat « dénonce les réalités du remboursement en optique et les pressions exercées par les complémentaires sur les assurés et les opticiens ».

L'enquête s'est penchée sur 11 complémentaires (MGEN, Malakoff Mederic, Harmonie Mutuelles, Allianz, MAAF, MMA, Groupama-Gan, Pro-BTP, Swiss Life, CCMO, OCIANE) qu'elle a analysées au regard de 6 thématiques. Voici ses principales conclusions :

Remboursement en optique : les taux varient considérablement. Ramené au montant de la cotisation, certaines mutuelles remboursent les frais d'optique dans une proportion jusqu'à 4 fois inférieure que d'autres.

Liberté de choix des opticiens pour les assurés : 82% des complémentaires pénalisent l'assuré en termes de prestations et/ou de remboursement s'il ne se rend pas chez un opticien partenaire. Or pour 73% des complémentaires, le réseau mis en place ne couvre pas plus d'un quart des opticiens en France et la liste des partenaires est difficilement accessible.

Respect des prestations annoncées : 55% des complémentaires ne donnent pas accès au tiers payant si le client se rend pas chez un opticien partenaire, rendant ainsi le remboursement plus long et plus complexe.

Liberté de choix des produits pour les assurés : 82% des complémentaires imposent aux opticiens partenaires des grilles qui restreignent l'offre de produits optiques. 55% ne référencent qu'un nombre limité de fournisseurs et de produits optique et 18% imposent de manière stricte le choix du verre en fonction de la correction visuelle de l'assuré !

Transparence des informations délivrées aux assurés: 73% des contrats ne permettent pas aux assurés d'avoir une vision claire quant à la prestation qui leur sera accordée. En particulier, certaines complémentaires continuent à parler de pourcentages de remboursement au lieu de communiquer sur des montants (un taux de remboursement de 300%, cela correspond à un remboursement de 30,48 euros...)

Respect de la confidentialité des données de santé des assurés: 82% de complémentaires analysées imposent à l'opticien de transmettre certaines données de santé, allant ainsi à l'encontre des règles établies par la CNIL (par exemple : leur correction visuelle).

Michel Long, opticien et vice-président de la Fnof dénonce ces pratiques, "qui vont clairement à l'encontre d'une meilleure santé visuelle des assurés. Parce que l'assuré, pour garder le meilleur taux de remboursement, ne pourra pas toujours choisir l'opticien qu'il veut, celui qui est proche de chez lui, celui qui le connaît et qu'il connaît. Parce que les opticiens partenaires des réseaux ne peuvent pas proposer à leurs patients l'équipement le plus adapté en fonction de l'évaluation qu'ils auront faite de leurs besoins visuels. C'est ainsi tout le système de santé optique français qui est remis en cause par de telles pratiques imposées par certaines complémentaires - alors qu'une minorité d'entre elles respecte la liberté de choix de l'assuré tout en assurant un excellent niveau de remboursement. »

*Colloque de la Fnof intitulé « Opticien, acteur de santé ».
Ce 5 décembre, de 13h30 à 17h00
Hôtel PULLMAN RIVE GAUCHE
8-12, rue Louis Armand
75015 PARIS