Dominique Alba, Président du Directoire de Logo, a confirmé à notre site le désengagement d'Essilor de l'entreprise qu'il dirige. Le montant de la transaction n'a pas été communiqué : "Ces parts ont été transférées au groupe Darnaud, à un Fonds de développement et à certains salariés", a précisé Dominique Alba.

Logo avait déjà procédé en septembre dernier, à une augmentation de son capital pour une valeur de 763 000 euros (5 MF).
Le groupe de Vincent Darnaud, déjà majoritaire au sein de Logo, renforce donc sa position dominante. Quant au Fonds de développement, dont la direction de Logo se refuse à communiquer le nom, "il apporte du capital européen. Pour autant, ce capital ne procède pas d'une société cachée de la lunetterie" nous a précisé Dominique Alba.
Essilor, no comment
Sollicité par notre site sur le sujet la semaine dernière, Essilor n'a pas souhaité faire de commentaire ni de déclaration. Le retrait du groupe français correspond à une stratégie qu'il suit depuis quelques temps. Dominique Alba a abondé en ce sens : "Essilor a décidé de se concentrer sur le verre ophtalmique. Il a déjà procédé à des désengagements d'activités périphériques pour lui. Son désengagement de notre société est une suite naturelle, jusqu'ici retardée en vertu de relations personnelles entre Logo et Essilor, et historique entre nos deux entreprises".
Ce mouvement de capital "ne change ni la stratégie mise en place voici deux ans, ni l'organisation ni le développement de Logo, ni la stratégie commerciale globale". Et le responsable de Logo de rappeler que l'entreprise, créée en 1992, compte un millier de salariés (dont plus des deux tiers travaillent en Asie dans une usine que Logo y possède).
Une progression de 2,5 à 2,9% en 2001
Dominique Alba a démenti les rumeurs, depuis quelques semaines, faisant état de difficultés financières, notamment au cours du premier semestre : "Cette année, nous allons avoir une progression de notre chiffre d'affaires comprise entre 2,5 et 2,9% sans tenir compte de Tag Heuer, dont les produits de ventes n'ont pas encore été facturés".
Sur cette prétendue mauvaise santé, il a tenu à préciser : "Les bruits viennent du financement de notre développement. Nous avons abordé toutes les possibilités : l'emprunt, nos actionnaires, un apport en compte courant, un délai fournisseur… Dans le même temps, nous avons remboursé un concours bancaire. Fatalement, il y a eu des bruits".
Et Dominique Alba de conclure : "Au cours du premier semestre, nous avons eu beaucoup de réflexions et d'échanges en interne. Je n'ai pas été très disponible pour réagir, certains fournisseurs ont rouspété, des rumeurs se sont mises à courir…".