Le gouvernement français accélère ses efforts contre les déserts médicaux et vise le lancement de son nouveau dispositif dès septembre 2025.
Un mois après le dévoilement du « pacte de lutte contre les déserts médicaux » par le gouvernement, le ministre de la Santé, Yannick Neuder, est entré dans le détail de sa mise en œuvre devant l'association des journalistes de l'information sociale (Ajis) à Paris, le 28 mai.
Le ministre de la Santé, Yannick Neuder, a confirmé que les agences régionales de santé (ARS) et les préfectures définiront les zones prioritaires. L'accent est mis sur « l'engagement et la solidarité » des professionnels, avec des incitations financières, mais des pénalités ne sont pas exclues en cas de refus.
Objectif : inciter les médecins à travailler jusqu'à deux jours par mois dans les zones sous-dotées, une mesure clé du projet de loi récemment adopté par le Sénat.
Le ministre a précisé que le but n'est pas de délocaliser les médecins, mais de leur permettre des « vacations » de courte durée. L'idée est « de pouvoir partir le matin, faire sa vacation et pouvoir rentrer le soir » a précisé le ministre de la Santé.
Cette initiative s'inscrit dans un contexte législatif dense, marqué par l'adoption au Sénat le 13 mai d'un texte encadrant l'installation des médecins, et par la proposition de loi de Guillaume Garot adoptée à l'Assemblée nationale le 7 mai.
Parallèlement, le gouvernement envisage la suppression du « numerus apertus » pour augmenter le nombre d'étudiants en médecine, une stratégie à plus long terme pour résoudre le problème des déserts médicaux.
Les ophtalmologistes, de leur côté, se montrent sceptiques quant à l’application de cette mesure à leur activité, comme en témoigne le président du Snof Vincent Dédès.
Par ailleurs, lors du 131e congrès de la Société Française d’ophtalmologie début mai, le Snof avait même indiqué sa crainte de voir arriver un excès d’ophtalmologistes sur le marché dans les prochaines années.