Les commerçants font grise mine. Depuis plus de 2 semaines, un certain nombre pâtissent de la grève. Hôteliers et restaurateurs parisiens enregistrent des baisses d’activité allant de -25 à -60% par rapport à l’an dernier. Quant aux points de vente du commerce coopératif et associé (bijouterie, jouet, équipement de la maison…) situés en centre-ville, ils ont constaté une chute de 15% du chiffre d’affaires.

Au 20e jour de grève, l’impact du mouvement sur l’activité des magasins d’optique se fait-il sentir ? Nous avons contacté des opticiens un peu partout en France et, indéniablement, ceux situés en région parisienne sont particulièrement touchés.

Baisse de fréquentation de la clientèle de bureau

Le responsable du magasin Optic 2000 à Montparnasse (Paris 14e) voit rouge : « depuis une dizaine de jours, nous avons un nombre infime de passage dans la rue. Notre clientèle de bureau se déplace très peu. Résultat : notre chiffre d’affaires a chuté de 20% depuis le début des grèves ».

Carole Benouaiche, gérante d’Optique Saint Ferdinand (Paris 17e) partage son point de vue : « nous sommes situés dans un quartier d’affaires. En termes de fréquentation de clientèle de bureau, nous constatons une baisse de 20 à 30% ». Pour autant, son chiffre d’affaires se maintient : « l’impact économique du mouvement des gilets jaunes a été plus conséquent. Car nous avons dû fermer certains samedis », nous fait-elle savoir.

« Nous sommes contraints de fermer le soir 30 minutes plus tôt »

En cette période de grève, certains d’entre vous déplorent également un problème d’effectif : « certains de nos collaborateurs ne peuvent pas se déplacer tous les jours. Nous rencontrons des difficultés pour avoir les équipes au complet. C’est surtout pénalisant le samedi car on risque de perdre des clients. Avec les grèves, nous sommes également contraints de fermer le soir 30 minutes plus tôt », nous a confié Audrey Nivert, responsable du magasin Krys – rue Daguerre (Paris 14e). Votre consœur a enregistré une diminution de son chiffre d’affaires de 30% depuis plus de 2 semaines : « nous avons peu de clients dans la semaine. Et ce sont essentiellement ceux du quartier. A cause des problèmes de transport, les gens sont pressés de rentrer chez eux ».

Carine Poux, responsable du point de vente Optic Duroc – boulevard Voltaire (Paris 11e) rencontre les mêmes difficultés : « je me retrouve seule en magasin car mes collaborateurs ne peuvent pas se déplacer avec les grèves ». L’opticienne, qui évalue la baisse de son chiffre d'affaires entre 20 et 30% constate également moins de passages depuis le début des grèves. « Heureusement que nous avons notre clientèle de quartier. Car les clients de banlieues (Saint-Mandé, Vincennes…) ne viennent pas en magasin », déplore-t-elle.