Dans la perspective de la mise en place du 100% Santé, tous les acteurs s’interrogent sur l’avenir des réseaux de soins. A ce sujet, le Centre national des professions libérales de santé (CNPS), première intersyndicale des Libéraux de santé qui réunit des syndicats de médecins, pharmaciens, biologistes, chirurgiens-dentistes, pédicures-podologues et audioprothésistes interpelle le gouvernement.

Son souhait : une révision de la législation des réseaux de soins dont l'activité a été encadrée par la loi Le Roux. « Outre que le remboursement différencié dénature le principe de solidarité des mutuelles, il a été montré que l’achat de soins par les centrales de négociation présente l’inconvénient, d’une part, de soumettre le libre choix du professionnel de santé et sa liberté de prescription à une contrainte économique, alors que ce sont des facteurs déterminants d’efficacité dans la prévention et le suivi, et, d’autre part, d’abaisser le rapport qualité-prix des soins », fait savoir le CNPS.

S’appuyant sur le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) de juin 2017, le CNPS souligne « les déséquilibres créés par les réseaux de soins en appelant à une action correctrice ». Et de rappeler que l’Igas « a conclu qu’il n’existait aucune preuve de leur efficacité économique ».

Dans ce contexte, le CNPS estime « justifiée et urgente une révision de la législation des réseaux de soins, afin de remédier aux nombreux défauts de la Loi Le Roux, et à l’instauration d’un cadre national de négociation obligatoire entre les mutuelles et les syndicats représentatifs des professions concernées ».

Une réflexion partagée par Luis Godinho, président de l’Unsaf (Syndicat national des audioprothésistes). Depuis l’annonce par Harmonie Mutuelle d’une anticipation du 100% Santé au 1er juillet 2019, Luis Godinho a lancé un appel pour une réflexion commune sur le rôle des réseaux de soins. « Logiquement, les pouvoirs publics n’ont jamais invité les réseaux de soins à la table des négociations de la réforme 100% Santé. Il est donc temps de revoir ce cadre législatif. Le 100% Santé donne une véritable force de négociation aux professionnels de santé. A eux de s’en saisir ! », avait déclaré sur Acuité le président de l’Unsaf.