Après avoir alerté, début avril, les présidentiables sur l'opportunité économique d'une éventuelle reconnaissance de l'optométrie, l'AOF (Association des optométristes de France) attire à nouveau l'attention des deux finalistes avec de nouveaux arguments. Dans une lettre adressée à François Hollande et à Nicolas Sarkozy, son président Philippe Verplaetse tente notamment de démolir les arguments du Snof (Syndicat national des ophtalmologistes), dont il dénonce « la volonté hégémonique et le corporatisme désuet ».
Rien n'interdirait le cumul « prescription-vente » pour les opticiens
Alors que le Snof demande une augmentation du numerus clausus pour les ophtalmologistes, l'AOF estime qu'il s'agit d'un projet « onéreux et inopportun dans le sens où la France reste l'un des pays industrialisés présentant le plus grand nombre d'ophtalmologistes par millier d'habitants (8,7 pour 100 000) ». Concernant l'augmentation du nombre d'orthoptistes pour développer les délégations de tâches vers cette profession, l'AOF estime qu'il s'agit d'une « requête inopérante et tout aussi coûteuse ». Selon le syndicat, cette solution a été préconisée dans le rapport Berland d'octobre 2003 « sous la pression du syndicat des ophtalmologistes », mais n'a pas d'impact sur les délais d'attente chez les ophtalmologistes. L'AOF défend aussi la possibilité, pour les opticiens-optométristes, de prescrire les lunettes et les lentilles, clairement rejetée par les deux candidats : l'idée de l'interdiction du cumul prescription - vente « n'a aucune raison de s'étendre hors de la médecine ». « De plus, l'équipement optique fourni par l'optométriste, après son examen visuel, porte la garantie de son efficacité », insiste le syndicat.
Une nouvelle fois, l'AOF rappelle que « la détermination des compensations optiques, les équipements en lentilles de contact et le dépistage des états oculaires anormaux sont des actes non médicaux qui peuvent être pratiqués par les optométristes, en coopération avec les ophtalmologistes ».
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