En 2017, le marché de la contactologie a représenté 311,4 millions d’euros, selon les derniers chiffres GFK présentés au Snitem (Syndicat national de l'industrie des technologies médicales). Ce résultat, stable depuis plusieurs années (+0,1% l'an dernier), met en évidence un fort écart entre l’intérêt pour le produit et la taille du marché. Les freins au port des lentilles de contact étant toujours le prix mais surtout la difficulté d’accès à un professionnel de santé qui passera du temps avec le porteur.

Comment apporter une solution à ce phénomène et créer des opportunités de croissance en 2018 ? Pour répondre à cette question, Gallileo Business Constulting a mené une étude auprès de 450 ophtalmologistes. Objectif : analyser et mieux comprendre leur organisation, interne et externe au cabinet, au regard de l’activité contactologie.

Déléguer aux orthoptistes et aux opticiens

Actuellement, les ophtalmologistes travaillent majoritairement seuls pour la contactologie (64% des répondants). En interne, ils sont 36% à déléguer à un ou des orthoptistes. En externe, 17% déclarent travailler avec des opticiens pour l’apprentissage de la manipulation et 18% leur font confiance pour l’adaptation, notamment avec des membres de l'Afelc (Association française des experts en lentilles de contact).

Résultat, ce mode d’organisation complémentaire permet aujourd’hui d’augmenter le nombre de patients au sein d’un cabinet :

  • La délégation interne à un orthoptiste accroît la prise en charge d’une patientèle en contactologie de 35%. Le nombre total de patients pris en charge augmente de 15%.

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  • La délégation externe à un opticien accroît la prise en charge d’une patientèle en contactologie de 3%. Le nombre total de patients pris en charge augmente même de 12%.

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Ce que disent les décrets de 2016

La collaboration du spécialiste avec un autre professionnel de santé lui permet donc de dégager du temps pour ses autres activités.

Pour mémoire, depuis la publication des décrets de 2016, les opticiens et les orthoptistes sont désormais habilités, sur prescription médicale, à réaliser les séances d'apprentissage à la manipulation et à la pose des lentilles de contact oculaires. Vous pouvez aussi adapter la correction optique sur la base d’une ordonnance* datant de moins de :

  • 1 an, pour les patients âgés de moins de 16 ans ;
  • 3 ans, pour les patients âgés de plus 16 ans.

Rappelons que les autres paramètres de la lentille ne peuvent être modifiés. Pour éviter les passages inutiles chez l’ophtalmologiste ou les demandes de duplicata, une copie de l’ordonnance doit être conservée jusqu'à l'expiration de sa validité, sauf opposition du patient. Enfin, l'opticien-lunetier reporte sur la prescription médicale l'adaptation de la correction qu'il réalise et en informe le médecin prescripteur par tout moyen garantissant la confidentialité des informations transmises.

 

Zoom sur les produits

Du côté des produits, les derniers chiffres GFK révèlent pour 2017 une forte évolution :

  • des multifocales mensuelles (+5%) ;
  • des journalières sphériques (5%) ;
  • des journalières toriques (14%) ;
  • et des journalières multifocales (+17%).

Le marché est toujours dominé par les marques (93,4%), les MDD ne représentant que 6,6% des ventes.

Enfin, les fabricants travaillent à l'élaboration de nouveaux produits pour freiner la myopie, filtrer la lumière bleue et embarquer des technologies.